Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Etude 
26 mar 2023

Les femmes indépendantes : nombre et revenus

La proportion des femmes indépendantes de moins de 40 ans est plus importante parmi les AE que parmi les “classiques” (37,5 % vs 42,7). Leurs revenus sont toujours inférieurs à celui des hommes (environ -20 %).

Les femmes indépendantes en nombre au sein des entreprises classiques

♦ Les femmes indépendantes “classiques”

Celles en entreprise individuelle non autoentrepreneur ou gérantes majoritaires sont au nombre de 707 080 ou 37,5 % des entreprises indépendantes classiques.

Elles sont très présentes dans les activités de coiffure, esthétique (83 % des entreprises classiques de ce secteur), la santé (61 %, dont les professions paramédicales 72 %, moins la médecine ou la chirurgie dentaire, entre 41 et 46 %), les services aux personnes (58 %), les activités juridiques (55 %).

Elles sont moins présentes dans le commerce et les HCR (entre 36 et 47 %), les services aux entreprises (entre 24 et 37 %, et seulement 12 % en informatique). Elles le sont encore moins dans les activités de transport (7 à 16 %), ou de BTP (4,5 à 6 %).

Les moins de 40 ans sont 33 %, notamment dans les professions paramédicales (48 %), la médecine (45 %) et la pratique dentaire (44 %), les activités juridiques (44 %). Dans la plupart des autres activités, elles sont moins de 30 %. Dans 20 activités, les femmes sont entre 20 et 30 % des dirigeants, dans 12 elles sont plus de 30 % et dans 12 moins de 10 %.

Noter que les plus de 60 ans sont 14 %. Elles sont plus présentes dans le commerce sur les marchés (37 %), l’agriculture (36 %), l’hébergement (29 % les hébergements à domicile ou en gîte…), les activités immobilières et les métiers de bouche (26 % chacune), les arts et spectacles et la réparation hors automobile (25 % chacune).
La polyactivité est peu fréquente chez les femmes comme chez les hommes (6,4 % des femmes et 6,9 % des hommes) ou encore 45 200 femmes.

♦ Les femmes autoentrepreneurs 

Elles sont 675 500, soit 42,7 % des autoentrepreneurs et sont proportionnellement davantage économiquement actives que les hommes (75,6 % contre 67,8 %).

Certaines activités sont très exploitées par des femmes : sur les 35 activités listées, 20 regroupent au moins 40 % de femmes dont la coiffure (94 % des autoentrepreneurs de ce secteur), la santé (82 %, surtout des professions paramédicales et pas de professionnelles régies par des ordres), les activités financières et d’assurance (72 %), les services aux personnes (72 %).

Le BTP concerne peu de femmes (0,6 à 3,8 % des entreprises de ce secteur). Il en est de même des transports (taxi, livraison à domicile, fret) et du commerce et réparation auto.

La polyactivité concerne 22,9 % des femmes et 23 % des hommes. Le taux de polyactivité pour la quasi-totalité des activités se situe entre 10 et 30 % (14 % entre 10 et 20 et 15 % entre 20 et 30 %). Celles qui le sont le plus sont localisées dans les activités de livraison à domicile (43 % les femmes et 40 % les hommes), les activités sportives (32 et 37 %), le fret et déménagement (29 et 28 %), les activités arts et spectacles (29 et 32 %). Par contre 3 activités sont peu concernées : l’hébergement (7,5 % des femmes polyactives dans cette activité), le BTP finition (8,6 %) et le commerce sur les marchés (9,3 %).

Les revenus des indépendantes

♦ Ceux des femmes en entreprise “classique”

Le revenu moyen chiffre 35 373€ annuels vs 44 695€ pour les hommes, soit un écart de 21 %.

Les revenus les plus élevés sont bien sûr dans les activités de santé (entre 63 305€ et 89 781€ hors le paramédical avec 37 453€), les activités juridiques (66 154€). Les activités de service aux entreprises chiffrent entre 24 000 et 37 000€, alors que celles du commerce réalisent un revenu de 18 900 à 25 120€ (exception du commerce forain 5 700€) ; une situation moins favorable encore pour les HCR (entre 12 500 et 15 600€).

Les activités les moins lucratives sont localisées dans les services aux personnes : coiffure, réparation hors auto, activités artistiques et sportives (entre 9 600 et 14 500€).

Sur les 42 activités listées, 26 ont un écart supérieur à 30 %, en ce qui concerne leurs revenus comparés à celui des hommes, et seulement 5 un écart inférieur à 20 %.

Les écarts les plus importants sont souvent situés dans des activités de “matière grise” (santé, activités juridiques et financières, services aux entreprises), mais aussi dans nombre d’activité de commerce, voire de services aux personnes.

♦ Les revenus des femmes autoentrepreneurs

Là encore les activités de “matière grise” sont les mieux rémunérées (entre 6 100 et 9 400€ avec l’exception de l’activité juridique qui culmine à 19 050€ mais avec un très petit nombre de femmes, 800 environ) ; toutefois le BTP rejoint ce groupe avec des revenus entre 7 300 et 8 00€. Elles sont suivies par les activités de commerce et de services aux personnes.

Pour en savoir davantage"Informations statistiques sexuées issues des données collectées par les Urssaf", Urssaf, édition 2023, mars 2023

Méthodologie : les données sur les travailleurs indépendants (TI) classiques et les auto-entrepreneurs (AE) sur les effectifs et les revenus sont issues d’une extraction des bases de données centralisées à l’Urssaf Caisse nationale au 31 mai 2022. Les effectifs sont ceux de fin 2021 ; pour les AE, sont présentés les effectifs administrativement actifs (l’ensemble des effectifs qu’ils aient ou non déclarés un CA en 2021) et les effectifs économiquement actifs (chiffre d’affaires > 0 €) également présents en fin d’année. Les revenus des TI classiques sont ceux de 2020 et présentés hors taxation d’office.
Les tableaux ont été supprimés de l'article, car trop lourds en lecture smartphone ; mais ils seront disponibles dans la publication mensuelle.

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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