Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Emploi 
18 avr 2023

Le travail pourquoi ? Et le désir de mobilité des salariés

Le travail là où l’on est impliqué est de moins en moins identifié comme facteur d’épanouissement, et conduit à souhaiter plus de mobilité.

Les motivations pour le travail

Le travail est identifié comme une contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins (58 % en février 2023, 54 en octobre 2022 et 42 en juillet 2006) ; à contrario, il est sujet d’épanouissement pour respectivement 42, 46 et 51 %.

Ceux qui y trouvent le plus un épanouissement sont : les catégories les plus aisées (69 %), les diplômés du supérieur (62 %) ; ceux qui y trouvent le moins l’épanouissement sont les chômeurs (23 %), les ouvriers (24 %) et les très peu diplômés (33 %).

Les facteurs qui contribuent le plus à l’épanouissement au travail des salariés sont en total des citations : la rémunération (64 % dont en 1er 34), l’ambiance de travail (59 dont 31), et loin derrière l’intérêt des missions réalisées (36 dont 22), la reconnaissance de la hiérarchie (18 dont 6), les perspectives professionnelles (16 dont 4), l’image et la solidité de l’entreprise (7 dont 3).

La rémunération (toutes citations) importe davantage pour les ouvriers (75 % vs 62 en moyenne), les chômeurs (72) et les 50-64 ans (67) ; l’ambiance au travail est plus le fait des employés (69 %) ; noter que les 25-34 ans sont les plus nombreux à citer cet item en 1er (39 vs 31 en moyenne) ; l’intérêt des missions focalise les cadres (63 vs 37), les diplômés du supérieur (59) et peu les peu diplômés (24).

Pour en savoir davantage : "Le rapport au travail des Français" Ifop pour Paris Première, février 2023

Méthodologie : échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne entre le 24 et le 27 février. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Et la mobilité ?

♦ Le désir de mobilité au cours des 2 prochaines années : rester dans le même secteur d’activité (78 %), conserver le même métier (75 %), rester dans son entreprise (68 %), conserver le même statut professionnel (67 %) et rester au même poste (47 %). En fait peu de changement, voie un changement de poste. En fait au global, 65 % envisagent au moins une mobilisation.

Ceux qui aspirent le plus au changement sont les 18-34 ans (79 %), et ceux qui ont les plus faibles revenus (78 % les revenus de moins de 900€ mensuels) et ceux avec enfants (76 %) ; par contre ceux qui ont les revenus les plus élevés envisagent le moins de changer (55 %), les indépendants (48 %), les 50 ans et plus (47 %).

Quelle probabilité de changement ?

86 % (dont très probablement 31) des actifs qui disaient souhaiter changer d’entreprise (32 % des interviewés), le feraient.
72 % (dont 31) des actifs qui souhaiteraient changer de métier (25 % des actifs) le feraient.
70 % (dont 30) des actifs qui souhaiteraient changer de secteur d’activité (22 % des actifs) le feraient.
67 % (dont 19) de ceux qui disent vouloir évoluer professionnellement, au sein de leur entreprise ou à la concurrence (53 % des actifs) le feraient.
62 % (dont 20) de ceux qui souhaiteraient changer de statut professionnel (33 % des actifs) le feraient.
En fait seulement 20 à 31 % selon les items sont réellement décidés à le faire.

Pourquoi le feraient-ils ?

Avant tout pour une question de rémunération (60 % toutes citations dont 38 % en1ère citation).

Les autres items sont moins fréquents :
  • Un travail plus en phase avec son “bien-être” : avoir un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle (21 % dont 9), avoir un travail moins pénible physiquement ou mentalement (19 dont 8), avoir des horaires plus flexibles (18 % dont 5), évoluer dans une ambiance de travail plus agréable (18 % dont 6), avoir une charge de travail plus appropriée (12 % dont 5), pouvoir travailler à distance (12 % dont 4),
  • Un travail plus motivant : avoir de meilleures perspectives d’évolution (20 % dont 5), avoir des missions plus intéressantes (19 % dont 6), exercer un travail plus en accord avec ses valeurs (14 % dont 4), être plus autonome (11 % sont 5).
Dans les items proposés, c’est la motivation bien-être plus que l’intérêt au travail qui est mise en avant.

♦ A la question posée “si vous deviez reprendre une formation afin de changer d’emploi, les éléments suivants seraient-ils de nature à représenter un frein ?” : le fait de devoir financer tout ou partie de la formation (82 % dont très 47) ; loin devant les autres items, entre 50 et 68 % (mais en premier entre 18 et 26 %). Il s’agit des impacts potentiels sur leur situation personnelle, le fait de devoir arrêter le travail actuel, celui de reprendre des études ou de se déplacer sur un lieu de formation.

Pour en savoir davantage : Désir de mobilité et de formation chez les actifs – Ifop Oxygen Février 2023

Méthodologie : échantillon de 567 actifs, extraits d’un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne, entre le 31 janvier et le 1er février. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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