Le contexte
En 2022, 67 % sont confiants (dont 15 % très confiants) en leur avenir professionnel vs 75 % en 2020, alors que 10 % ne sont pas du tout confiants.Mais pour 41 % leur métier évolue très vite alors que pour 13 % leur métier n’évolue pas vraiment (vs 20 en 2020) ; 41 % disent qu’ils seront encore, dans 5 ans, dans le même métier mais le métier aura changé, et 19 % feront un autre métier.
Et donc penser à se reconvertir
♦ Une moitié envisage de préparer une reconversion professionnelle : 55 % les 18-34 ans, 51 % les CSP+ (dont cadres, 54 %), 46 % les Indépendants, 44 % les hommes, 38 % les femmes. 58 % d’entre eux envisagent d’être conseillés ou d’avoir recours au conseil ; 59 % ont suivi une formation spécifique ou envisagent de le faire.Mais seulement 21 % sont en train de préparer une reconversion professionnelle. Les jeunes sont les plus demandeurs (43 % les 18-24 ans et 35% les 25-34 ans) et les chômeurs (38 %).
♦ Pourquoi cette recherche de reconversion ? Pour être en phase avec ses valeurs (83 %), améliorer son employabilité, sa rémunération (64 %), du fait de sentiments négatifs à l’égard de l’emploi actuel (42 %), pour des raisons d’organisation personnelle (27 %).
Plus précisément :
- Être en phase avec ses valeurs : donner plus de sens à sa vie (26 % et en premier 9), donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle (22 % et 7), exercer un métier plus proche de ses passions (21 % et 8), être en cohérence avec ses valeurs (16 % et 5), se sentir plus utile (13% et 3),
- En rapport à son évolution professionnelle : augmenter sa rémunération (28% et 9), besoin de découvrir de nouveaux horizons (20 % et 5), élargir ses connaissances (15 % et 5), devenir son propre patron (15 % et 4),
- L’adaptation au marché du travail : crainte de perte d’emploi (13 % et 6), rebondir plus facilement sur le marché du travail (13 % et 5), travailler dans un secteur qui recrute (12 % et 3),
- Au regard de son travail actuel : n’apprécie plus son travail (21 % et 7), trop de travail (15 % et 5), manque de souplesse dans son organisation (15 % et 4).
- Sans oublier les contraintes familiales (13 % et 4).
Ce que la formation continue doit accompagner
♦ 69 % se sentent concernés par la nécessité d’adapter leurs compétences aux besoins futurs du marché du travail : les 18-34 ans entre 80 et 74 %, ceux dans l’industrie (76 %) ; mais 42 % des 52-64 ans et 39 % des ouvriers ne se sentent pas concernés.35 % envisagent de changer d’emploi dans les 2 ans (dont 17 % dans les 6 mois) , vs 50 % qui ne l’envisagent pas.
♦ Parmi les 3 transitions les plus importantes à accompagner, les interviewés citent la transition écologique (43 %), la transition numérique (42 %), la transition énergétique (27 %).
♦ Se former au cours de sa vie professionnelle, c’est :
- Une chance pour évoluer professionnellement, avoir des promotions, des opportunités professionnelles (41 % tout à fait),
- Une opportunité pour faire son métier au mieux ou différemment, pour ne pas se lasser professionnellement (39 % tout à fait),
- Une nécessité pour répondre aux défis d’un monde du travail en pleine mutation (37 %),
- Une nécessité pour conserver son employabilité (35 %),
- Une manière de prendre du recul sur son quotidien et ses pratiques professionnelles (31 %).
Autre item important : “cela est souvent difficile dans un emploi du temps déjà très chargé” (15 % disent tout à fait d’accord mais 62 % sont d’accord pour exprimer cette difficulté), alors que pour les items suivants “on peut rarement mettre en pratique ce que l’on a appris” (10 % tout à fait d’accord), “on peut rarement trouver des formations adaptées à son métier” (9 %), “une perte de temps, cela ne change souvent rien à sa vie professionnelle” (9 %), ces items regroupant peu d’accord (entre 28 et 30 %).
Les jeunes récemment entrés sur le marché du travail sont un peu plus réservés sur l’utilité de la formation professionnelle, tout comme les moins diplômés.
Sont-ils suffisamment informés sur la formation continue à leur disposition ?
♦ La moitié dit ne pas se sentir bien informée, un sentiment qui augmente avec l’âge et s’avère plus marqué chez les chômeurs et les moins qualifiés.♦ L’information jugée insuffisante concerne tous les champs de la formation continue : le compte personnel de formation et ses modalités d’utilisation, leurs droits, les secteurs/métiers porteurs en termes d’emploi, les possibilités d’être accompagné pour faire le point sur son orientation professionnelle, les lieux d’information et d’orientation où se rendre, les modalités de financement des formations. Les moins de 35 ans sont les mieux informés.
♦ Les 3 sources d’information les plus utilisées sont internet (dont les sites spécialisés), l’employeur, le bouche à oreille au sein du réseau professionnel.
♦ Sont bien connus comme dispositifs de formation : l’apprentissage (73 %), le bilan de compétences (66 %), la validation des acquis de l’expérience (60 %). Le sont moins, le contrat de professionnalisation (42 %), le CPF Transition professionnelle (32 %), le conseil en évolution professionnelle (20 %). Les jeunes connaissent plutôt mieux ces dispositifs (notamment la VAE).
♦ 49 % (dont tout à fait 16 %) souhaitent suivre une formation dans les 12 prochains mois (notamment les jeunes et les indépendants). 62 % de l’ensemble des répondants ont une idée précise de la formation souhaitée.
51% n’envisagent pas de formation dans les 12 prochains mois, notamment par manque de temps (37 %), parce qu’aucune formation ne correspond à leurs besoins ou attentes (37 %), parce que l’employeur ne propose pas (20 %), parce qu’ils n’ont pas de budget pour ce faire (20 %), ou encore faute d’information (16 %).
Les acteurs essentiels de ces formations
♦ 77 % des actifs pensent que c’est à chacun d’être responsable de son parcours de formation professionnelle continue, notamment les indépendants (92 %) et les cadres (87 %). 23 % des actifs pensent que ce sont avant tout aux pouvoirs publics, aux branches professionnelles et aux entreprises d’être responsables des parcours de formation professionnelle continue (29 % les chômeurs et ceux résidant en communes rurales).69 % (dont 22 % tout à fait) ont le sentiment d’être suffisamment acteur de leur formation professionnelle continue (87 % les Indépendants, 86 % les 18-24 ans, 78% les cadres, 75 % les 25-34 ans).
♦ Quels acteurs ont un rôle important à jouer dans le parcours de formation ? : soi-même (47 % tout à fait), l’employeur (30 %), les organismes de formation (27 %), et entre 15 et 21 % la branche professionnelle, son manager, les collectivités territoriales, les structures d’accueil, d’information et d’orientation, les représentants du personnel, les établissements universitaires, les OPCO.
Les jeunes témoignent d’une attente plus forte d’accompagnement, tout comme les moins diplômés.
Plus précisément :
- Les salariés ont fait appel à leur employeur : 33 % ont déjà émis des demandes de formation à leur employeur, 21 % ont fait des recherches d’organismes pour les envoyer à leur employeur, 15 % ont co-construit leur parcours de formation avec leur manager, ou leur responsable RH.
- Mais ils ont aussi pris l’initiative de leur propre formation : 24 % ont contacté directement un organisme de formation, 23 % ont suivi une formation de leur propre initiative en dehors de leurs heures de travail, 17 % ont repris de études, 16 % ont financé leur propre formation.
Pour en savoir davantage : "Le baromètre de la formation professionnelle 2023", Centre Inffo, mars 2023
Méthodologie : 1 607 actifs français âgés de 18 ans et plus, représentatif de la population des actifs français selon les critères de sexe, d’âge, de statut en emploi, de la catégorie socio-professionnelle, de la région d’habitation et de la taille d’agglomération ; ils ont été interrogés entre le 19 et le 26 janvier 2023 par questionnaire de 15 minutes administré par internet.