Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Enquête  
25 mai 2023

8 % des Français veulent créer/reprendre une entreprise avec certitude

Parmi les Français qui envisagent de créer/reprendre,17 % l’envisagent dans moins d’un an et 73 % le feraient seuls ou avec leur conjoint.
Une nouvelle enquête qui n’apporte pas grand-chose en termes d’enseignements nouveaux au regard des nombreuses enquêtes antérieures, si ce n’est de mettre à jour les données, en les développant de façon plus fine que par le passé.

Les envies de création/reprise

♦ 24 % des Français, dont 49 % des 18-30 ans auraient envie de créer/reprendre une entreprise ou de se mettre à leur compte ; en fait seuls 8 % disent certainement (22 % chez les jeunes).

Le % d’envie de créer/reprendre oscille depuis 2000 le plus souvent entre 25 et 30 %, alors que le nombre de créations (y compris les autoentrepreneurs puis les microentrepreneurs) part de 216 000 en 2 000 à 1 071 900 en 2022 ! Comment expliquer ce décalage ?

♦ Pour 64 % des dirigeants, créer une entreprise en France aujourd’hui est une bonne idée
(très bonne pour 15 %) et une très mauvaise idée pour 17 %. C’est davantage une bonne idée pour le secteur des services (71 %), moins pour l’industrie et construction (63 %) et encore moins pour le commerce, HCR et transport. C’est aussi davantage une bonne idée en ce qui concerne une création d’au moins 10 salariés (78 %), vs 64 % pour les moins de 10 salariés.

♦ Parmi les Français qui envisagent de créer/reprendre,17 % l’envisagent dans moins d’un an (4 % des Français), 39 % entre 1 et 2 ans (9 %), 42 % dans plus de 2 ans (10 %) ; chez les jeunes, il y a proximité du timing (respectivement 17, 35 et 48 %).

Parmi ces répondants, 36 % des Français et 42 % des jeunes disent “avoir déjà préparé leur projet”, sans savoir en quoi, sauf le fait de créer seul ou à plusieurs ; 73 % le feraient seuls ou avec leur conjoint (67 % les jeunes), 14 % avec un membre autre de leur famille (14 et 12), 18 % avec des amis ou des personnes de leur entourage (les jeunes se différencient avec 26 %) et 5 % avec un collègue (7 % les jeunes).

♦ Les jeunes souhaitant créer/reprendre le feraient davantage dans leur secteur d’activité actuel 62 % vs 52 les Français souhaitant créer/reprendre, les HCR (51 % vs 39), une activité de mode (42 % vs 35), un peu plus dans les nouvelles technologies (une plateforme de contenu en ligne 34 % v 29, une startup dans l’éducation 28 % vs 23, une fintech 25 % vs 19, une entreprise du care 31 % vs 27). Noter que nombre d’activité n’ont pas été citées dans les items proposés.

Les aides et financements jugés nécessaires

En ce qui concerne les aides nécessaires pour réussir sa création, les jeunes qu’ils aient un projet ou une envie de créer une entreprise, sont plus au fait des différentes aides nécessaires, alors que les Français qui en ont envie le sont moins.



Le budget idéal et les montants disponibles pour ce faire montrent un net décalage chez les répondants affirmant avoir envie de créer une entreprise : 66 % des jeunes pourraient réunir au plus 10 000€ vs 56 % pour l’ensemble, alors qu’ils ne sont que 27 % et 22 à dire n’avoir besoin que de ces montants en budget idéal.


Les motivations qui donnent envie de créer/reprendre

L’envie d’être son propre patron, la 1ère motivation citée, est plus sensible chez les jeunes qui ont un projet de création (59 % vs 51 pour les Français en projet et 47 % pour les dirigeants) ; par contre, chez les dirigeants, l’envie de “faire un métier passion” est plus présent (39 % vs 34 et 35 pour ceux qui ont un projet de création), tout comme relever un défi (30 % vs 20 et 19).

L’envie d’avoir un impact sur la société ou de créer des emplois est plus marquant chez les jeunes, notamment ceux appartenant à l’ensemble de la population.


Un zoom sur l’opinion de l’ensemble des Français, comparés aux dirigeants

♦ Autour de quelques questions sur la création d’entreprise

Le plus intéressant est d’observer les réponses relatives à “tout à fait”, plutôt que celles d’un accord flou, où le plutôt d’accord est trop vague.

Les Français dont les jeunes, sont plus sensibles à la peur de l’échec (26 % et 25 vs 11 pour les dirigeants), et moins au fait de disposer d’une expérience de management (27 % et 27 vs 40), ou encore d’intégrer que l’esprit entrepreneurial s’apprend (21 % et 25 vs 36). Ils répondent nettement moins qu’ils feraient un bon entrepreneur (11 et 13 vs 28).



Pourtant, les Français sont conscients des atouts indispensables pour réussir leur création d’entreprise : le goût pour la gestion (très important 40 %), idem pour la mise de départ (40 %) et le réseau professionnel (40 %) ; les jeunes sont moins conscients de ces atouts. Mais tous sont d’accord sur le besoin de financement extérieur.


♦ Les dirigeants ont été encouragés par leurs parents et encourageraient davantage leurs enfants que l’ensemble des répondants. Là encore, observons les réponses “tout à fait” plus explicites.

Les dirigeants encourageraient davantage leurs enfants à créer une entreprise (39 % et 41 vs 23 et 22 pour les jeunes et seulement 13 et 15 pour l’ensemble).

Les parents des dirigeants les ont davantage encouragés, que ce soit sous l’angle esprit entrepreneurial (25 % vs 6 pour les jeunes et 3 pour toute la population) ou pour créer une entreprise (14 % vs 9 et 3).


Quelques éléments additifs pour les dirigeants

Seuls 24 % (dont tout à fait 14 %) envisageraient de créer/reprendre à nouveau. Pourquoi ? A cette question, hors celle de la conjoncture (48 % toutes citations dont “tout à fait” 23), sont mis davantage en avant le temps pour soi (29 % dont 15), le fait de ne pas vouloir être patron (20 % dont 10), les questions d’argent (peur d’engager ses fonds personnels et peur de gagner moins d’argent). Noter que la peur d’échouer et la concurrence ne sont pas essentielles.



Pour en savoir davantage : "La création d’entreprise en 2023 : quels regards portent les Français, les jeunes et les dirigeants ?", Go Entrepreneurs, Opinion Way, mars 2023

Méthodologie : 2 échantillons :
  • Échantillon de 1 306 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (avec un sur échantillon de 404 jeunes de 18 à 30 ans), interrogé par questionnaire auto-administré en ligne entre le 15 et 21 février.
  • Échantillon de 400 entreprises représentatif des entreprises du secteur privé de 0 salarié et plus, interrogé par questionnaire administré par téléphone entre le 17 février et le 9 mars.
Ont été interrogés selon la taille : 58 % chez les moins de 10 salariés, 17 % chez les 10-49 salariés et 25 % chez les 50 salariés et plus. Le poids de chaque type d’entreprise a ensuite été corrigé dans l’échantillon global, afin que chaque type retrouve son poids réel (les moins de 10 salariés 96 %, les 10-49 salariés 2 % et les 50 salariés et plus 2 %).
« Sondage Opinion Way pour Go Entrepreneurs »


 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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