Un rappel tout d’abord sur le flux des défaillances entre 2013 et 2022
Celles-ci chiffraient en moyenne à 63 471 entre 2013 et 2015, puis ont diminué au fil du temps pour atteindre 52 144 en 2019 (base pour une partie de notre comparaison dans la suite du document) ; les années Covid, avec les appuis gouvernementaux aux entreprises, ont fait chuter ces chiffres entre 32 280 en 2020 et 28 371 en 2021 : mais la reprise économique et la crise énergétique a vu la remontée du nombre de défaillances à 42 514 en 2022.Alors qu’en est-il globalement au 1er trimestre 2023 ?
La hausse entre 2022 et 2023 pour ces 1ers trimestres a atteint 43,6 %, mais seulement 1,2 % si l’on compare au 1er trimestre 2019.Alors que chaque nature de défaillance a évolué de façon proche entre 2022 et 2023 (entre 39,5 et 41,9 %), à l’exception des règlements judiciaires (+49,9 %), l’évolution 2019/2023 manifeste une forte baisse des règlements judiciaires vs une hausse des liquidations (-19,2 % vs 9,1).
Noter que les emplois menacés ont nettement augmenté, tant entre 2022 et 2023 (+95 %) qu’entre 2019 et 2023 (+33 %).
Entrons plus avant dans la taille et l’ancienneté des défaillantes
En termes de taille, ce sont les 10-49 salariés qui ont connu les plus fortes évolution négatives tant entre 2019 et 2023 (+27 et 32 %), comme entre 2022 et 2023, en liquidation comme en redressement. Les moins de 3 salariés ont des hausses plus fiables ; ce sont aussi celles qui sollicitent plutôt moins le processus de défaillance, même si elles demeurent nombreuses à y venir.En termes d’ancienneté, les moins de 3 ans sont en net retrait au regard de 2019, comme de 2023, alors que les 3 ans et plus et notamment les 6-15 ans font état de fortes hausses, en liquidation comme en redressement.
En termes d’activité
Certaines activités, portées par le marché, connaissent des fortes hausses en défaillance comme les activités financières, l’informatique, comme d’autres plus sensibles à la consommation des ménages et à la baisse de leur pouvoir d’achat (coiffure, restauration…) ; des activités comme l’agriculture, l’industrie, la construction, la santé/éducation, voire les services aux entreprises connaissent une plus grande stabilité.Quid de l’évolution au sein des régions ?
Le taux de liquidation est plus faible dans les DOM, en Corse, en Paca et en Centre Val de Loire, et le plus élevé en Ile-de-France.Certaines régions ont connu des hausses importantes comme la Corse, la Nouvelle Aquitaine, les Hauts-de-France, voire les Pays de Loire. Noter la faible hausse des défaillances dans les DOM.
Pour en savoir davantage : "Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France au 1er trimestre 2023'", Altares, avril 2023
Méthodologie : Altares collecte l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce de métropole et d’outre-mer. La date de défaillance retenue est celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié dans un journal d’annonces légales ou au B.O.D.A.C.C.
La défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal Judiciaire.
Noter qu’en moyenne 60% des conversions en liquidation judiciaire sont prononcées l’année de l’ouverture du redressement judiciaire et 40% le sont en année N+1 voire N+2.