Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Solidarité 
02 jun 2023

L’entrepreneuriat social perçu comme plus avancé sur plusieurs problématiques professionnelles

Les entreprises de l’ESS visent le “social” et l’écologie, dans une logique de proximité en liens notamment avec les acteurs publics, selon les répondants au sondage.

Du coté grand public

♦ Une compréhension croissante du concept d’entrepreneuriat social et de ses missions par les Français.
67 % affirment avoir déjà entendu parler du terme d’« Économie sociale et solidaire » (+7 points par rapport à 2021 et +20 points par rapport à 2020), du concept d’entrepreneuriat social (35 %, +4 points), d’entreprises à mission (16 %), d’investissement à impact (15 % /+3pts) et l’entrepreneuriat à impact (11 % /+2pts).

Si 74 % (+6pts) des personnes issues des CSP+, et 72 % (+6pts) des catégories de personnes inactives affirment connaître le terme d’ESS, elles ne sont que 55 % (+10pts) des CSP- ; ce concept est connu par 78 % des 65 ans et plus, vs 62 % des 25-34 ans. Toutefois les 25-34 ans sont le plus à l’aise avec les termes d’entrepreneuriat social (43 %), entreprise à mission, investissement à impact, entrepreneuriat à impact (24 %).

Noter que l’affiliation à une structure associative augmente considérablement le niveau de connaissance de ces différents termes, toutes catégories confondues.

Noter encore que les Français conjuguent spontanément l’ESS et la transition écologique (73 %) contre 53 % le lien entre entrepreneuriat social et secteur du numérique.

♦ L’urgence du changement climatique, la pauvreté et la santé : pour 45 % (+5pts), le changement climatique constitue un problème urgent à résoudre, suivi de près par les enjeux liés à la pauvreté (44 % /+1pt) et la santé (37 % /+4pts). Dans la continuité des tendances de 2021, la délinquance arrive à égalité avec la pauvreté (44 %/+1pt).

♦ L’entrepreneuriat social est perçu comme plus avancé que les autres sur plusieurs problématiques professionnelles : 47 % estiment que les entreprises sociales sont plus avancées que leurs équivalents classiques au sujet du recrutement de jeunes dont il s’agit du premier emploi ; 46 % pensent qu’elles sont plus à même de recruter des personnes peu ou pas qualifiées et 42 % plus capables de promouvoir et d’appliquer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

♦ Si 33 % des Français estiment que les pouvoirs publics sont l’acteur le plus innovant pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux (+4 points par rapport 2021), les entreprises sociales sont perçues comme les plus innovantes dans la résolution des problèmes de société par 23 % (+2 points comparé à 2021), à quasi égalité avec les entreprises dites de l’économie classique (22 %), vs la société civile (20 %, -3 points).

Du côté des entrepreneurs sociaux.

♦ Une grande sensibilité aux questions environnementales (81 %, +4 points), suivi du manque de cohésion sociale (50 % /+17pts) et de la pauvreté (43 % /+12pts).
En ce qui concerne l’engagement au sein de leur entreprise, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes (78 %), le recrutement de personnes peu ou pas qualifiées (70 %) et le recrutement de jeunes dont il s’agit du premier emploi (68 %) importent, loin devant la possibilité de recourir au télétravail ou encore le droit à la déconnexion.

En 2021, 64 % des entrepreneurs affirmaient mesurer l’impact social de leur activité ; en 2022 pour 37 % la mesure d’impact revêt un caractère plus important qu’avant la crise (+14 points),

♦ 43 % des entrepreneurs sociaux se perçoivent comme les plus innovants dans la résolution des problèmes de société vs 20 % les pouvoirs publics (-15 points). 65 % d’entre eux se montrent confiants dans leurs capacités à répondre à ces enjeux (-17 points par rapport à 2021).

L’impact des crises sur les activités des entrepreneurs sociaux

En 2021, les Français avait déjà été interrogés sur les modifications de leurs pratiques de consommation induites par la crise sanitaire, ce à quoi 54 % avaient répondu positivement comme en 2022. 60 % affirment aujourd’hui que cette nouvelle crise a affecté leurs pratiques en tant que consommateurs.

Pour les entrepreneurs, ce contexte de crise entraîne ou entraînera également un impact sur leurs activités : 50 % répondent positivement concernant la crise énergétique. En revanche, seulement 15 % considèrent la crise sanitaire comme étant encore assez préjudiciable pour justifier une réorientation de leurs activités.

La perception des possibilités de développement de l’entrepreneuriat social en France reste bonne mais chute à l’international.

Si 81 % (-1 point) des entrepreneurs estiment que les opportunités de développement du secteur restent favorables sur le territoire national, ils ne sont plus que 44 % (-17 points) à juger bonnes les opportunités de développement de l’entrepreneuriat à l’international.

69 % (-1pt) considèrent que l’Europe reste un terreau favorable au développement de l’entrepreneuriat social, une donnée elle aussi plutôt stable d’une année sur l’autre. D’une part, on observe un climat d’incertitude caractéristique des périodes de crise, où les individus se tournent vers davantage de proximité, d’autre part on observe une volonté affichée des entrepreneurs, soutenue par une majorité de la population, de faire des entreprises sociales les moteurs des transformations écologiques et sociales les plus urgentes.

Le texte propose ensuite plusieurs articles, très tournés sur les territoires de proximité et les acteurs publics :
  • L’entrepreneuriat social : le norme de demain, l’importance du contre-modèle coopératif pour construire une alternative crédible à un système qui entraine crises climatiques et sociales,
  • L’entreprise sociale et les territoires, et accompagner les initiatives d’économie circulaire sur les territoires et encore Co-construction avec les collectivités locales, des filières circulaires et solidaires, la valorisation des ressources locales au service du monde rural,
  • Les accompagnateurs de l’entrepreneuriat social, maillons clés dans le développement des territoires, les innovateurs sociaux sont la R&D des politiques publiques,

Pour en savoir davantage : "BAROMÈTRE 2022, L'ENTREPRENEURIAT SOCIAL", Convergence, Opinion Way, lu mai 2023

Méthodologie : 10e baromètre sur la perception de l’entrepreneuriat social en France et sur l’impact des différentes crises (climatiques, sociales, énergétiques) sur le secteur. Via 2 échantillons :
  • un échantillon de 1004 personnes représentatif de la population Française âgée de 18 ans et plus, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI entre le 11 octobre et le 2 novembre 2022, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socio-professionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
  • une consultation menée auprès d’un échantillon de 46 entrepreneurs sociaux.
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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