La trésorerie
♦ Alors que les tensions d’approvisionnement s’atténuent, les dirigeants semblent moins inquiets quant à l’évolution à venir de leur trésorerie : l’indicateur gagne 7 points, frôlant sa moyenne de longue période.Au regard de ces 3 derniers mois, 32 % indiquent que leur trésorerie s’est dégradée (35 % en février) tandis que 12 % mentionnent une amélioration. En ce qui concerne la situation future de trésorerie, il y a amélioration avec un indicateur proche de sa moyenne de long terme.
♦ Depuis près de 2 ans, l’opinion relative aux délais de paiements des clients se situe proche de sa moyenne de longue période, s’améliorant même légèrement ; à l’inverse, celui relatif aux délais de paiements des fournisseurs est moins favorable. Le « solde commercial » subi par les PME /TPE se détériore.
♦ 63 % ont fait appel à un organisme de crédit pour financer leur trésorerie, soit un niveau nettement inférieur à sa moyenne d’avant pandémie (73 % sur la période T1 2017 – T4 2019).
17% déclarent avoir rencontré des difficultés d’accès au financement courant (en légère hausse) ; cette proportion reste plus faible que la moyenne d’avant pandémie (20 %).
Les investissements
♦ Au 2e trimestre 2023, 55 % des dirigeants comptent investir en 2023, une proportion stable sur un an (55 % pour l’année 2022 comparé au 1er trimestre 2023, 56 %).27 % estiment que leurs dépenses d’investissement seront en hausse cette année, restant proche de sa moyenne de longue période (28 %), alors que 29 % prévoient une baisse.
♦ Le renouvellement d’équipements usagés ou obsolètes concerne 76 % des dirigeants et la modernisation des équipements et installations, 64 %. Le motif environnemental (qui inclut l’objectif d’économie d’énergie) concerne 40 % des chefs d’entreprise, l’introduction de nouveaux produits ou services (38 %), l’extension de la capacité de production (33 %), et la mise aux normes et une nouvelle implantation 1/4 des dirigeants.
72 % des dirigeants ayant l’intention d’investir en 2023 ont ou auraient recours au crédit pour les financer, une proportion quasi stable, nettement inférieure à sa moyenne pré-Covid (82 %).
18 % signalent des difficultés pour financer leurs investissements par les banques et les établissements de crédit (une situation légèrement supérieure à sa moyenne pré-Covid,16 %).
Les freins à la croissance
♦ Les difficultés de recrutement restent de loin le premier frein cité par 56 % des dirigeants.78 % des PME / TPE ayant rencontré un besoin de recrutement au cours des 12 derniers mois ont été confrontées à des difficultés dans leur démarche, une proportion légèrement supérieure à celle relevée avant crise (76 % en mai 2019). Les raisons principales de ces difficultés sont l’absence de candidat (66 %), suivie par l’inadéquation des candidats avec le poste (manque de qualification et d’expérience en particulier).
Les entreprises répondent à ces difficultés en modifiant leur organisation (60 %), notamment en développant leur polyvalence, augmentant la durée de travail des salariés en place, les formant (14 %), ou en mettant en place des solutions de mobilité de la main d’œuvre ou de télétravail (9 %),
Mais aussi en adaptant leur politique de recrutement (45 %, salaires plus élevés, baisse des exigences en termes de qualification), en modifiant les profils du poste à pourvoir (40 %), en ayant recours à de la main d’œuvre externe (35 %), en fidélisant leur main d’œuvre via des avantages monétaires (30 %).
Néanmoins, 30 % seraient amenées à restreindre leur activité.
♦ Les coûts et les prix trop élevés concernent 41 % des dirigeants. Afin d’amortir le choc sur leur marge nette, les dirigeants sont nombreux à répercuter les hausses de coût sur leurs prix de vente.
♦ Puis en 3e position, des tensions fortes d’approvisionnement (prix, délais de livraison, etc.) pour 36 % (en baisse de 4 points), après une hausse continue depuis 1 an et demi. Toutefois, 68 % font face à des difficultés d’approvisionnement (en légère baisse).
21 % considèrent qu’elles se sont amplifiées (en baisse), alors que 16 % signalent un relâchement. Les dirigeants sont par ailleurs plus nombreux qu’au trimestre précédent à anticiper une résorption de ces difficultés d’ici un an (39 %).
♦ Les perspectives de demande dégradées pèsent sur le développement de l’activité pour 35 %. Par ailleurs 28 % citent le niveau de concurrence (43 % avant la crise du Covid) et 12 % le manque de débouché.
Les hausses en 2023
♦ Celles des prix vente
58 % l’ont fait en 2022, 60 % le prévoient en 2023 (35 % de maintenir leurs prix inchangés et 5 % de les baisser). 63 % prévoyant d’appliquer une hausse de leur prix de vente cette année déclarent qu’elle sera supérieure à celle de 2022.28 % des dirigeants prévoient pour 2023 une hausse de leurs prix de vente supérieure à 5 %, et 8 % une hausse supérieure à 10 % ; l’augmentation moyenne toute entreprise serait de 4,3 %.
♦ Celles des salaires
78 % prévoient d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs en 2023, dont 84 % pour ceux qui ont des difficultés de recrutement. L’évolution salariale moyenne serait de +3,8 % en 2023 (contre +3,9 % de hausse moyenne déclarée pour l’année 2022). 51 % prévoient ou ont effectué des augmentations salariales pour 2023 supérieures à 3 %, dont 17 % une hausse moyenne de plus de 5 %. Pour 43 % des dirigeants prévoyant d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs cette année, la hausse serait supérieure à celle de 2022, et moindre pour 18 % d’entre eux.Une dégradation de la marge nette
De ces faits, 39 % des dirigeants anticipent une dégradation de leur marge nette (29 % une légère baisse et 10 % une franche baisse) ; 9 % des entreprises prévoient à l’inverse une amélioration de leur marge nette en 2023, et 42 % une stabilisation.Les entreprises qui rencontrent des difficultés d’approvisionnement sont plus nombreuses à anticiper une baisse de leur marge nette que celles qui n’en rencontrent pas (43 % contre 30) quand bien même elles sont plus nombreuses à prévoir d’augmenter leurs prix de vente (73 % contre 32 % de celles ne rencontrant pas de difficultés d’approvisionnement).
Le remboursement des PGE
Parmi les 57 % répondantes ayant obtenu un PGE, 62 % déclarent avoir utilisé plus de la moitié du montant accordé, dont la moitié la quasi-totalité de leur prêt, 18 % n’en avoir utilisé qu’une minorité et 20 % n’avoir que « peu ou pas du tout » utilisé le montant de leur PGE.18 % l’ont déjà remboursé dans son intégralité ou comptent le rembourser intégralement d’ici la fin de cette année, alors que 73 % comptent l’amortir sur plusieurs années ; 9 % craignent de ne pas être en mesure de rembourser (en hausse de 2 points par rapport au trimestre précédent mais stable sur un an).
A titre de comparaison, les résultats de la dernière enquête de conjoncture Bpifrance, basés sur un échantillon plus important, font part de 5 % de dirigeants craignant ne pas pouvoir rembourser leur PGE.
Pour en savoir davantage : "TRÉSORERIE, INVESTISSEMENT ET CROISSANCE DES PME / TPE Baromètre trimestriel", Bpifrance le LAB, Rexecode, mai 2023
Méthodologie : Interrogation par voie numérique de 2 189 dirigeants de PME/TPE du 13 au 24 avril 2023. L’analyse en première partie porte sur les 553 premières réponses jugées complètes et fiables reçues. L’analyse en seconde partie porte sur 550 PME/TPE, dont les réponses ont été redressées par taille d’effectif et secteur d’activité.
Champ : PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires.