Ce qui importe aux Français pour leur bien-être
Il leur était demandé ce qui participe beaucoup, assez, peu ou pas du tout à leur sentiment de bien-être. Je ne retiendrais dans un 1er temps que ce qui participe beaucoup, cité par ordre d’importance : la famille (65 %), le logement et le lieu d’habitat (56), un travail qui plait (47), les amis (42), le fait d’avoir assez d’argent (38).Il est intéressant de noter que la catégorie des plus pauvres (-de 900€ de revenu par mois par personne au foyer) s’attache le plus au fait d’avoir assez d’argent, ce qui n’est pas le cas des plus aisés (plus de 2 500€) avec 41 % vs 31. Pour cette même catégorie la plus pauvre, la famille et les amis comptent moins que pour les autres catégories (56 % vs 65 et 35 % vs 42).
Je ne retiens que 2 items pour l’exploitation qui suit, le travail qui plait et le fait d’avoir assez d’argent.
Les items : un travail qui plait et avoir assez d’argent
♦ Avoir un travail qui plait contribue beaucoup au bien-être de 47 % des répondants.
Ce sont sans surprise les cadres et les chefs d’entreprise qui ont les taux les plus élevés (55 et 57 %), avec les salariés du public (62 %), et les 35-49 ans (54 %), alors que les diplômés de CAP/BEP ne sont que 41 % ; noter que les ouvriers sont 55 % à le déclarer.♦ Avoir assez d’argent contribue au bien-être pour 38 %.
Si l’on cumule beaucoup et assez dans la contribution au bien-être, les catégories les plus aisées (au moins 1 900€ par personne chaque mois) sont celles pour qui avoir assez d’argent compte le plus (97 et 93 %), alors qu’ils ne sont que 71 % pour la catégorie la plus modeste ; il en est de même pour les chômeurs (74 %).Les termes proches qui correspondent au terme argent
7 items proches de celui du terme argent sont “positifs” ou quasi synonymes : plaisir, bien-être, sécurité, épanouissement, pouvoir, prestige (entre 54 et 83 % de citation) ; 4 sont perçus négativement : injustice, corruption, immoralité, nuisance (entre 30 et 48 % de citation).Je ne retiens que les items sécurité, réussite, épanouissement, pourvoir et prestige.
♦ L’item sécurité est cité par 78 % : notamment les diplômés du supérieur (84-87 %), les cadres et chefs d’entreprise (87-83 %), les 35-64 ans (80-83 %), les salariés du secteur public (85 %), alors que les peu diplômés ne sont que 70-75 % à citer cet item.
♦ L’item réussite est cité par 75 % : notamment les chefs d’entreprise (89 %), les cadres, les salariés du public, les ouvriers (81 % pour ces 3 catégories), les 18-24 ans, les chômeurs (80 %), et les hommes (79 % vs 72 les femmes) ; noter que les peu diplômés ne sont que 72-73 % à citer cet item tout comme les employés (75 %).
♦ L’item épanouissement est cité par 68 % : notamment les cadres (78 %), les chefs d’entreprise, les salariés du public et les chômeurs (77 %), les moins de 35 ans (72-75 %), alors que les très peu diplômés et la catégorie la plus pauvre ne sont que 62 et 64 % à le citer.
♦ L’item pouvoir est cité par 63 % : notamment les catégories les plus aisées (71-72 %), chefs d’entreprise (69 %), les hommes (68 vs les femmes 58 %) ; les cadres ne sont que 58 % à citer cet item.
♦ L’item prestige est cité par 54 % : notamment les chefs d’entreprise (66 %), les ouvriers (62 %), les hommes (60 % vs 49 les femmes), vs 48 % dans la catégorie la plus aisée (les autres catégories citent entre 55 et 58 %).
Une comparaison entre les opinions des chefs d’entreprise et celles des Français
Il faut être prudent dans l’exploitation des résultats dans la mesure où les chefs d’entreprise, les dirigeants et les cadres sont une minorité dans la population française ; il ne faut en retenir que des tendances.♦ Les chefs d’entreprise accordent moins d’importance que les Français pour leur bien-être dans leur famille (58 % vs 65) ; par contre avoir un travail qui plait compte plus que pour les Français (44 % vs 38).
Noter la proximité des réponses des chefs d’entreprise avec celles des dirigeants, alors que les réponses des cadres sont toujours plus favorables que l’ensemble des Français.
♦ Interrogés sur les termes associés à l’item argent, les chefs d’entreprise mettent davantage en avant certains termes tels la réussite (89 % vs 75 avec 14 points d’écart), le prestige (66 % vs 54, avec 12 points d’écart), l’épanouissement (77 % vs 68 et 9 points d’écart), le pouvoir (69 % vs 63 avec 6 points d’écart) et la sécurité (83 % vs 78 avec 5 points d’écart).
Plus que les Français, ils ont aussi sensibles à des aspects négatifs de l’argent tels que l’injustice ou la corruption.
♦ Ils sont davantage d’accord sur le fait que “l’argent fait le bonheur” (49 % vs 38).
Si leur usage de l’argent se fait prioritairement dans l’épargne (58 % vs 42, proche des dirigeants et des cadres), ils en font nettement moins l’usage pour vivre le mieux possible (19 % vs 31, les cadres et les dirigeants rejoignant les Français) ; noter que 23 % disent ne pas avoir les moyens d’épargner.
Pour en savoir davantage : "Le rapport des Français à l’argent", IFOP, Le Point, mai 2023
Méthodologie : échantillon de 1007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 7 décembre 2022.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.