Le nombre de rachats de fonds de commerce : davantage de petites entreprises et plus anciennes
♦ Selon la taille de l’entreprise : 92,4 % sont le fait d’entreprises de moins de 10 salariés. Noter à la fois la progression entre la moyenne 2018-2019 et 2022 (+8,2 %), et la baisse en 2021-2022 (-9,5 % au regard de la moyenne 2018-2019).La hausse entre 2018-2019 et 2022 est localisée chez les moins de 10 salariés (+12,2 %), alors qu’elle est en forte chute chez 10-49 salariés (-35,7 %).
♦ Selon l’ancienneté de l’entreprise : si 41,5 % des entreprises avaient au moins 15 ans d’ancienneté (sans doute au regard du dirigeant vendeur, et non de l'entreprise elle-même), 38 % avaient seulement de 6 à 15 ans et 20,5 % 5 ans au plus.
Les entreprises de 15 ans et plus ont progressé en nombre de 12 % entre 2018-2019 et 2022, alors que les 5 ans au plus ont régressé de 14 % en nombre.
Noter que l’âge moyen des vendeurs est de 51,3 ans et celui des acheteurs de 41,1 ans. 23 % des vendeurs ont plus de 60 ans, 33% 51 à 60 ans, et 44 % moins de 50 ans.
♦ Selon l’activité exercée : les activités de commerce (au sens avec boutique sur rue, à savoir HCR, commerce et services aux particuliers dont la majorité sont des entreprises de coiffure) chiffrent 73 % des reprises.
2018-2019 comparé à 2022, montre une évolution des reprises de commerce (entre +7 et +11 %) ; les services aux entreprises dont l’informatique connaissant une évolution proche avec +9 %, alors que la construction ne progresse que de 0,6 %.
Noter la relative stabilité pour la période 2020-2021 comparée à 2018-2019 pour les activités services aux entreprises et la construction, et même une progression de 2,5 % pour l’industrie (qui serait à expliquer).
♦ Le nombre de transactions par région : 9 régions ont une évolution moyenne (entre 2018-2019 et 2022) entre 6 et 11 % ; 2 ont une évolution bien plus favorable, la Bretagne et les Pays de la Loire (21 %) et 2 une évolution peu favorable, les Hauts de France et l’Ile-de-France.
Noter que pratiquement toute ont connu une évolution défavorable entre 2020-2021 et 2018-2019, voire la stabilité (Bretagne et Pays de la Loire).
Les montants de rachats
♦ Une hausse au fil des années : le prix moyen en 2022, hors pharmacie, est de 189 556€, en progression de 20,2 % au regard de 2018-2019 et de 8 % entre 2020-2021 et 2018-2019.♦ Le prix moyen (pharmacies comprises) selon les activités : 5 activités ont connu une hausse plus forte que la hausse moyenne (entre 22 et 32 % vs 17 en moyenne) entre 2022 et 2018-2019 ; seuls le commerce et les services aux particuliers (dont la coiffure) ont connu une faible hausse.
Noter que la hausse ou la stabilité ont aussi été constatées entre 2020-2021 et 2018-2019 dans toutes les activités à l’exception de l’informatique dont le prix de cession était fort élevé en 2018-2019.
♦ Le prix moyen selon les régions d’implantation les divise en 2 groupes, à l’exception de l’Ile-de-France au montant élevé (281 854€) et de la Bourgogne Franche-Comté (157 874€) à l’autre extrémité. 6 régions ont un montant proche de la moyenne et appartiennent au nord, à l’est et à l’ouest de la France, alors que 7 autres ont un montant inférieur d’au moins 10 % et sont largement localisées dans le centre et le sud, hors Paca.
Une observation par activité fine tant en nombre qu’en montant
L’information disponible ne permet pas de connaitre les années 2018 et 2019, imposant de comparer 2022 avec 2020-2021. Observons à la fois le nombre de transaction et les montants de cession.Le fort ralentissement connu au sein des HCR en 2020-2021 fait apparaitre un important rattrapage en 2022, quant au nombre de reprises. Remarquez aussi le bon score des jardineries/animaleries et l’évolution très modérée des commerces (notamment de bouche), des garages, du commerce de détail d’habillement, d’agences immobilières.
Quant aux montants des transactions, les activités en forte progression en nombre de reprises ont connu une nette évolution des montants, tout comme les activités plus traditionnelles en faible progression en nombre de reprises. Noter les faibles progressions en montant de agences immobilières, de celles en coiffure te soin de beauté, des pharmacies et même une baisse certes modeste pour les supermarchés.
Et point important à prendre en compte, le taux de pérennité des reprises : entre 92 et 95 % à 3 ans vs 75 % pour les créations de 2014.
Pour en savoir davantage : "Ventes et cessions de fonds de commerce : bilan 2022", Altares, juin 2023
Méthodologie : le périmètre d’analyse porte sur l’exploitation de l’ensemble des annonces de ventes et cessions publiées au Bodacc, enrichies de data complémentaires extraites des bases d’Altares. Certaines transactions peuvent avoir été publiées sur plusieurs annonces complémentaires ou rectificatives ; elles ont fait l’objet d’un redressement.
L’acquéreur doit procéder à la publication de la cession dans un journal d’annonces légales dans les 15 jours qui suivent la date de la vente du fonds de commerce, pour être opposable aux tiers. Il sollicitera ensuite le greffier du tribunal de commerce sous 3 jours afin qu’il publie un avis au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc).
La notion de fonds de commerce : s’il ne fait pas l’objet d’une définition légale, la pratique intègre dans cette notion les éléments mobiliers corporels (matériel, outillage, marchandises) et incorporels (droit au bail, nom commercial, enseigne, droit de propriété industrielle, etc.) dédiés à l’exploitation d’une clientèle d’une activité commerciale ou industrielle.
J’ai utilisé habituellement la comparaison 2022 avec la moyenne 2018-2019, plutôt qu’avec la période 2021 et 2022 (crise sanitaire).