Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Conjoncture 
14 sep 2023

42 millions de Français ont acheté en ligne en 2022

80 % des internautes ont acheté en 2022. Les services progressent davantage.

Qui sont ces acheteurs ?

Ce sont autant des hommes que des femmes, mais davantage les 25-49 ans (92-94 %), et moins les 65 ans et plus (68 %).

48 % des jeunes de moins de 26 ans réalisent plus de la moitié de leurs achats habituels sur internet (vs 28 % de l’ensemble des cyberacheteurs). 75 % utilisent leur smartphone pour acheter en ligne (+14 points vs l’ensemble des e-acheteurs). 60 % consultent des sites e-commerce pendant qu’ils sont en magasin (vs 46 %). 44 % ont davantage revendu leurs produits sur internet (vs 33 %) ; 40 % ont davantage acheté des produits d’occasion (vs 32 %).

32 % des jeunes vont sur internet pour acheter un produit original, qu’on ne trouve pas ailleurs (vs 20), et 14 % pour acheter un produit tendance (vs 5) ; 10 % consultent internet pour montrer le produit à leur entourage avant de l’acheter (vs 5).

44 % sont sur Instagram, 36 % sur You Tube, 34 % sur Tik Tok, 27 % sur Facebook et 23 % Snapchat.

Ce sont aussi davantage les CSP+ (95 %) que les CSP- (87 %). En revanche le décalage entre la région parisienne et la province est faible (83 % vs 80).

Les modalités d’achat

Si 78 % achètent via leur ordinateur, 61 % le font par mobile et 21 % via leur tablette ; noter que 48 % utilisent divers écrans.

♦ 15 % achètent en ligne au moins une fois par semaine, 57 % 1 à 3 fois par mois et 29 % moins souvent. Sur l’année, ce sont 54 achats pour un montant de 3 500€ vs 3 100€ en 2021 (en moyenne 65€ par achat).

55 % sont fidèles à un ou plusieurs sites internet qu’ils privilégient pour tous les achats ou aux sites internet auxquels ils sont abonnés ; 25 % choisissent selon le type de produits et 12 % selon les opportunités du moment (prix, promo, produits…), alors que 8 % comparent toujours les prix et produits sur différents sites avant de choisir.

♦ Les types de produits achetés sont en termes de fréquence : l’habillement (56 %), les séjours (hôtels, locations de vacances) 43 %, les chaussures (41 %), l’hygiène/beauté (40 %), les billets de transport (39 %), les produits culturels physiques (livres, CD) et les jeux/jouets pour 36 %, les billets de spectacle ou musée/exposition (30 %) ; les produits les moins achetés sont les fleurs (9 %), ce qui a trait au déplacement voiture (location de voitures 8 %, taxi/VTC 8%, co-voiturage 7 %). Noter que 52 % ont acheté sur internet des produits reconditionnés ou de seconde main.

♦ Les livraisons :
  • 78 % à domicile,
  • 71 % en point relais 26 % en Click and Collect hors drive, 20 % en drive, 15 % en agence postale, 9 % en consigne, 6 % sur le lieu de travail, 5 % chez un voisin.
♦ La carte bancaire est privilégiée (84 %), devant le portefeuille électronique (39 %), les cartes cadeaux (32 %), les virements (29 %) et les chèques (14 %) et parallèlement, les paiements différés (42 % l’ont utilisé dont 13 régulièrement) et fractionnés (28 % dont 8 régulièrement).

♦ Les critères de satisfaction classés en 1er sont : le rapport qualité/prix (49 %), le choix des produits (27 %) et la navigation sur le site internet, l’ergonomie (10 %).

Chiffre d’affaires, nombre de sites

Le chiffre d’affaires 2022 a été de 146,9Md€ (+13,8 % par rapport à 2021 et + 42 % par rapport à 2019) ; 42 % pour les produits (-7 % au regard de 2021, mais +33 % par rapport à 2019) et 58 % pour les services (+36 % par rapport à 2021 et + 50 % par rapport à 2019, dont + 61 % et +37 % sur le transport, le tourisme, les loisirs).

C’est 12,4 % du commerce de détail (hors carburants, pharmacies), vs 9,9 % en 2019.

33 % des sites qui vendent à l’international sont présents dans plus de 10 pays. 76 % anticipent une augmentation de la part de leurs ventes à l’international sur les 2 prochaines années (49 % une forte augmentation).

♦ Avec 207 000 de sites marchands, ceux-ci ont augmenté de 5 % en 2022, un rythme en deçà de celui de 2021, qui enregistrait une croissance de 11 %, Les enseignes-magasins réalisent la moitié du montant du commerce de détail en ligne.
70 % des sites font moins de 100 000€ par an et représentent 2 % du CA de l’e-commerce, 23 % entre 100 000 et 1M€ (6,8% du CA), alors que 1,1 % réalisent plus de 10M€ (76 % du CA).

Investissements, recrutements

♦ Les investissements prioritaires des e-commerçants sont par ordre d’importance :
  • La RSE (responsabilité sociétale des entreprises) : 52 % en hausse et 39 % stables,
  • L’informatique (IT, cybersécurité…) : 51 % en hausse et 38 % stables,
  • L’international : 39 % en hausse, 30 % stables, et 15 % en baisse,
  • Le marketing et la publicité : 35 % en hausse, 43 % stables, 22 % en baisse,
  • La logistique : 3 2% en hausse, 52 % stables, 10 % en baisse,
  • L’innovation, la recherche & développement : 29 % en hausse, 48% stables et 11 % en baisse, 12 % ne savent pas,
  • La relation client/ le SAV : 27 % en hausse, 67 % stables,
  • Les ressources humaines (formation, recrutement…) : 26 % en hausse, 54 % stables, 19 % en baisse,
  • La monétisation de l’audience de leur site : 25 % en hausse, 42 % stables et 7 % en baisse, 2 6% ne savent pas.

♦ 48 % des sites ont augmenté leurs effectifs
en 2022 et 31 % prévoient de recruter en 2023, totalisant 192 000 emplois (+ 4 % vs 2021) ; une entreprise sur deux a augmenté ses effectifs affectés au e-commerce. Les dirigeants des principaux sites évoquent des difficultés de recrutement (particulièrement dans la data, l’informatique et le marketing).

L’e-commerce aux professionnels

Les ventes aux professionnels (ventes de produits industriels / spécialisés, bureau et informatique) augmentent de 10 % en 2022 et de 41 % au regard de 2019.

♦ Noter que les acheteurs sont confrontés à une tendance inflationniste très forte qui les pousse à revoir leurs pratiques d’achat. La négociation fournisseurs se place en tête de leurs défis (44 % pour l’ensemble secteur public compris) à l’horizon 2025, juste devant les exigences environnementales (37 %, mais 26 hors secteur public), les approvisionnements (27 %), la digitalisation des process et pratique achats (19 %), les critères de sélection des fournisseurs (19%).

♦ Le niveau de digitalisation des achats :
Le processus administratif (facturation, contrôle de conformité fournisseurs…) est totalement intégré pour 38% et partiellement pour 44 %, la demande de devis, passation de commande pour 40 % et 44 % et la validation des demandes d’achat pour 37 % et 44 %.

Les 3 principaux bénéfices de cette digitalisation :
  • Réduire les coûts opérationnels, améliorer la productivité des équipes (16 % fortement, 50 % un peu),
  • Améliorer l’analyse de performance et le reporting achats fournisseurs (26 et 32, 40 % sans incidence),
  • Réduire l’empreinte environnementale des achats par un sourcing plus responsable (18, 35, 45 %).
♦ Les 5 principaux défis pour les fournisseurs B2B à 2025 :
  • Le développement du chiffre d’affaires e-commerce BtoB (50 %),
  • La digitalisation des achats par les clients (38 %),
  • Une meilleure gestion de la data client (31 %),
  • Les nouvelles exigences des clients sur la performance environnementale des produits et services distribués (29 %),
  • Le sourcing, les approvisionnements (27 %).

Pour en savoir davantage : "Chiffres clés e-commerce fédération e-commerce et vente à distance en 2022", FEVAD, juillet 2023
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




Sur le même thème