Le bilan en termes de résultats, de difficultés
Si cette étude est pertinente quant au chiffrement des start-ups, il n’en est pas de même pour une autre qui évalue le nombre de start-ups à 1 million avec 1,5 million de salariés. Cité dans “startups françaises en 9 chiffres [Édition 2023]”♦ Leur priorité : accélérer leur développement pour atteindre la rentabilité. 30 % déclarent sont rentables, 55 % affirment qu’elles seront rentables d’ici 3 ans et 15 % d’ici 3 à 8 ans.
Les secteurs dans lesquels l’atteinte de la rentabilité est la plus longue sont l’agroalimentaire (38 % de startups déclarant atteindre la rentabilité d’ici 3 à 8 ans), la santé (32 %) et l’industrie (22 %).
Entre 2021 et 2022, la croissance moyenne du chiffre d’affaires bondit de +32 % (10 points de plus qu’entre 2021 et 2020). En moyenne, le chiffre d’affaires en France a progressé de 35 % (3, 036M€, soit 56 % au sein de leur chiffre d’affaires), +33 % en Europe (1,167M€ ou 22 % de leur chiffre d’affaires) et +24 % à l’international (hors Europe), soit 1,189M€ (22 % de leur chiffre d’affaires).
♦ Les grands groupes sont les plus grands contributeurs au chiffre d’affaires (60 % des acheteurs) avec lesquels elles réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires, suivis d’autres start-ups comme clients (23 %) puis d’acheteurs publics (17 %).
♦ Quelles sont les plus grandes difficultés des startups pour contractualiser avec les grands groupes et les acheteurs publics ?
Principalement : 75 % le cycle de vente trop long, 60 % la difficulté à entrer en contact avec ces structures, 53 % la structure des appels d’offre inadaptée aux startups, et de façon moins importante : 38 % le manque d’information sur les appels d’offre, 28 % les délais de paiement trop longs, 19 % les oûts externes de réponse aux appels d’offre trop élevés et 18 % le manque de formation des acheteurs.
♦ Les 3 plus gros obstacles au développement des startups dans les 12 prochains mois :
- 58 % contractualiser avec des clients privés et publics,
- 47 % lever des fonds et 20 % obtenir un prêt bancaire,
- 33 % la difficulté de recrutement,
- La trésorerie : 14,5 % le retard de paiement des clients, 14,5 % la charge fiscale,
- 13,5 % la complexité de la réglementation et 12 % la complexité des procédures administratives,
- 8 % l’absence de marché européen
- 5 % le manque de conseil (mentor).
Les levées de fonds
♦ Plus d’1 startup sur 3 n’a pas cherché à lever des fonds dans les 12 derniers mois.Quant à celles qui ont réussi à lever des fonds, 49 % ont réussi mais avec difficulté, et 29 % sans difficulté ; 7% y ont renoncé.
Ce sont les startups des secteurs des fintech (44 %), des services (42 %) et de l’industrie (40 %) pour lesquelles les levées de fonds, bien que réussies, ont été particulièrement difficiles.
♦ Mais après avoir battu un record en 2022, les levées de fonds ont brutalement chuté au premier semestre 2023.
Selon E&Y dans l’étude “Baromètre du capital-risque en France : 1er semestre 2023”, parue en juillet, (enquête entre le 1er juin et le 15 août 2023 auprès de 500 start-ups répondant aux critères suivants : siège social en France, non cotée ou cotée depuis moins de 5 ans et activité liée au secteur technologique), plusieurs enseignements sont à retenir :
- depuis le début d’année, les entreprises innovantes françaises ont réalisé 395 opérations de levées de fonds pour un montant de 4,2Md€ (en hausse de 9 % en volume mais en baisse de 49 % en valeur par rapport au 1er semestre 2022)
- la moitié des startups qui ont réussi à lever des fonds disent avoir eu des difficultés à convaincre leurs investisseurs, et ont envisagé des solutions alternatives (dette bancaire, autofinancement)
- 7 % des startups ont abandonné le projet de lever des fonds.
♦ Quelles alternatives aux levées de fonds ?
La dette bancaire apparaît comme une alternative crédible pour 24 %, de même que l’autofinancement (20 %), preuve que l’atteinte de la rentabilité et l’augmentation du
chiffre d’affaires par les startups leur permet désormais de chercher des financements plus classiques. La tendance a été particulièrement forte dans le secteur du retail (ecommerce, marketplaces) dans lequel 55 % des startups ont cherché des solutions alternatives. Le rachat de l’intégralité du capital, par un grand groupe ou une autre start-up reste ultra-minoritaire (2 %).
Pour en savoir davantage : "Baromètre sur la performance économique et sociale des startups, édition 2023", France Digitale, E&Y, lu septembre 2023
MÉTHODOLOGIE : interrogation par les auteurs de l’étude de 500 start-ups entre me 1er juin et le 15 août répondant aux critères suivants : siège social en France, entreprise non cotée ou cotée depuis moins de 5 ans et activité liée au secteur technologique. Cette interrogation complète l’enquête sur l’emploi des start-ups par les mêmes auteurs.