L’activité en août et celle envisagée en septembre
♦ En août, l’activité se replie dans l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production diminuant de 2 points par rapport à juillet (de 76 à 74 %), pour cause de reports de production sur septembre, décidés sous l’effet de difficultés cumulées d’approvisionnement et de recrutement.Dans les services marchands, l’activité continue de progresser. Parmi les services aux entreprises, les activités juridiques et comptables, le conseil en gestion et les services informatiques sont les plus dynamiques. Les services aux particuliers, les activités de loisirs et les services à la personne enregistrent aussi de fortes progressions, alors que les HCR se replient.
L’activité progresse légèrement dans le bâtiment, dans le gros œuvre comme dans le second œuvre.
♦ En septembre, selon les anticipations des entreprises, l’activité progresserait dans les 3 grands secteurs, avec néanmoins un ralentissement dans les services comme les activités de loisirs et de services à la personne, alors que l’activité rebondirait dans la réparation automobile et les HCR. Enfin, dans le bâtiment, les chefs d’entreprise anticipent une progression de l’activité, dans le gros œuvre comme dans le second œuvre.
“Notre indicateur mensuel d’incertitude, construit à partir d’une analyse textuelle des commentaires des entreprises interrogées se replie pour le deuxième mois consécutif dans le bâtiment. Il demeure stable dans l’industrie et les services marchands.”
Difficultés d’approvisionnement et de recrutement
♦ En août, les difficultés d’approvisionnement diminuent à nouveau dans l’industrie (17, après 21 % en juillet) et dans le bâtiment (10, après 13 %). Dans l’industrie, le solde d’opinion sur les prix des matières premières indique une poursuite de la baisse, pour le 5e mois consécutif, mais à un rythme qui ralentit progressivement.♦ 4 % des industriels déclarent avoir augmenté leurs prix de vente ce mois-ci, à comparer à 9 % le mois dernier et à 21 % en août 2022, et 6 % les avoir baissés en lien avec la détente des prix des matières premières.
Dans le bâtiment, 7 % des entreprises ont augmenté leurs prix ce mois-ci (à comparer à 9 % le mois dernier et à 30 % en août 2022), tandis que 2 % ont baissé leurs prix.
Dans les services, 8 % ont augmenté leurs prix, à comparer à 11 % le mois dernier et à 15 % il y a un an.
Les proportions de chefs d’entreprise prévoyant de relever leurs prix en septembre sont orientées très légèrement à la hausse dans l’industrie (8 %), les services marchands (12 %), et le bâtiment (9 %), résultant en partie de pratiques saisonnières de révision des prix à la rentrée.
♦ Les difficultés de recrutement diminuent en août et concernent 50 % des entreprises, contre 52 % en juillet.
Pour en savoir davantage : "Enquête mensuelle de conjoncture", Banque de France, septembre 2023
Méthodologie : 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 29 août et le 5 septembre (mais on ne connait pas la composition de l’échantillon, vraisemblablement en fichier Banque de France, éliminant un grand nombre de TPE).
Selon les Échos du 14 septembre
“Les hausses de salaire sont attendues à 4,5 % en moyenne en 2023, d’après une enquête publiée jeudi par le cabinet de recrutement PageGroup. Une étude du cabinet de ressources humaines LHH publiée fin août indiquait que la moitié des salaires en France connaîtront en 2023 une augmentation supérieure à 4,7 % et que 93 % des entreprises « ont prévu des mesures salariales » cette année. Ces niveaux sont exceptionnels : les salaires n’ont augmenté que de 0,6 % en moyenne par an entre 1996 et 2018 selon l’Insee.Sur un an, l’indice du salaire de base des ouvriers et employés grimpe de 5,1 %, soit 0,7 point de plus que l’inflation, selon la Dares.
Projections macroéconomiques de la Banque de France
L’économie française parviendrai à sortir progressivement de l’inflation sans récession, même si un contexte international peu favorable pèserait sur la reprise. Pour l’année 2023, portée par une croissance soutenue au premier semestre, notre prévision de croissance du PIB est rehaussée à 0,9 % et pour les années 2024 à 0,9 % et pour 2025 à 1,3 %.Après avoir atteint son pic début 2023, l’inflation totale continuerait de refluer pour s’établir à 4,5 % sur un an au 4e trimestre de cette année… En l’absence de nouveau choc sur les matières premières importées, l’inflation totale reviendrait autour de 2 % en 2025.
Le pouvoir d’achat des ménages progresserait en moyenne grâce essentiellement au rétablissement des salaires réels.
Nous anticipons un repli modéré de l’emploi : le taux de chômage remonterait progressivement pour atteindre 7,8 % en 2025, un niveau cependant inférieur à celui qui préexistait avant la crise Covid.
Cette situation favorable des ménages et des entreprises à l’horizon de la prévision aurait cependant pour contrepartie un taux d’endettement public qui demeurerait à environ 110 % du PIB en 2025, soit un taux nettement plus élevé que la moyenne de la zone euro (88,5 %), qui, lui, baisserait d’environ 3 points de PIB entre 2022 et 2025.
Pour en savoir davantage.
Un complément de l’Insee
“En septembre 2023, le climat des affaires en France reste stable tandis que le climat de l’emploi rebondit”, Insee Informations rapides N°239.Méthodologie : l’indicateur de climat vise à résumer l’information fournie par les enquêtes de conjoncture dans l’industrie, les services, le commerce (de détail et de gros) et le bâtiment. Il est construit à partir de 30 soldes d’opinion issus de ces enquêtes. L’indicateur de climat de l’emploi est obtenu à partir des 10 soldes sur les effectifs, passés et prévus, des enquêtes dans l’industrie, les services, le commerce de détail et le bâtiment.
En septembre 2023, le climat des affaires en France est stable. À 100, l’indicateur qui le synthétise reste pour le 5éme mois consécutif au niveau de sa moyenne de longue période. Cette stabilité résulte d’une amélioration ce mois-ci de la situation conjoncturelle dans l’industrie, contrebalancée par un repli dans le commerce de détail.
Dans les services, l’indicateur se maintient un peu au-dessus de sa moyenne de longue période.
Dans le bâtiment, il est quasi stable, les chefs d’entreprise du secteur étant moins positifs concernant leur activité mais plus optimistes sur les perspectives d’emploi.
L’indicateur du climat de l’emploi (104) rebondit par rapport au mois d’août où il a perdu 4 points. Il reste au-dessus de sa moyenne de longue période (100).
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Selon l’Insee dans sa note de conjoncture de septembre “la consommation des ménages rebondirait légèrement au second semestre 2023, mais l’investissement des entreprises pourrait marquer le pas.
La consommation totale des ménages, mesurée en volume, se situe depuis le début de l’année 2022 à peu près à son niveau moyen de l’année 2019 ; en valeur, au 2e trimestre 2023, elles se situaient 13 % au-dessus de leur niveau de 2019 (du fait de l’inflation).
En juin 2023, 47 % des ménages déclarent ainsi avoir changé leurs habitudes de consommation alimentaire depuis un an, une proportion en hausse de 10 points depuis décembre 2022, et 14 % ont consommé moins. Dans un contexte de ralentissement des prix alimentaires, un léger rebond est attendu au 3e trimestre 2023. Dans le même temps, l’enquête de conjoncture auprès des ménages indique une propension à épargner qui reste élevée (le taux d’épargne des ménages au printemps est de 18,8 %, soit presque 4 points au-dessus de son niveau de 2019).
Les données d’enquêtes suggèrent pour le second semestre une croissance positive mais sans beaucoup de ressort. Le PIB français croîtrait ainsi de 0,1 % au 3e trimestre 2023 puis de 0,2 % au 4e. En moyenne annuelle, la croissance s’élèverait à +0,9 % en 2023.
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