La conjoncture
♦ Le contexte
Le niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement enregistre une chute importante : 27 %, vs 41 la fin du 2e trimestre 2023 et 34 à la fin du premier trimestre (34 %).Seuls 4 % des interviewés ont « tout à fait confiance », 23 % plutôt confiance, alors que 39 % n’ont « pas du tout confiance ».
Ces taux s’inscrivent dans la moyenne basse des mesures effectuées lors des 20 dernières années.
27 % ont confiance, des écarts allant de 18 à 43 % selon :
- Le chiffre d’affaires : 23 % pour ceux sans salarié à 32-36 % pour les 1 à 9 salariés, et 43 % pour les 10-19 salariés,
- Le secteur d’activité, entre 18 et 37 % : avec aux extrêmes 18% l’industrie et 43 les services aux entreprises,
- Le chiffre d’affaires entre 19 et 40 % : entre 19 pour les 50 à 100K€, 30-34 % pour les 100-500K€ et 38-40 % pour les plus d’1M€.
♦ Leur sentiment à propos de leur chiffre d’affaires
63 % sont optimistes (très optimistes 11 % et très pessimistes 12 %). Ceux qui sont pessimistes sont plutôt les 1-2 salarié (48 %) vs les 3-9 salariés avec 40-41 %, vs les sans salarié et les 10-19 salariés (34 %).♦ 12 % ont embauché ou ont l’intention de le faire entre juillet et fin septembre
1 point de moins par rapport au 2e trimestre et -3 points par rapport au 1er trimestre ; ce taux est de 26 % pour les 3 à 5 salariés, 46 % pour les 6 à 9 salariés et 52 % pour les 10 à 19 salariés ; Les HCR s’affichent comme le secteur le plus dynamique avec 15 % d’embauche ou d’intentions d’embauche.8 % des TPE déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes (21 % chez les 6-9 salariés, 15 % chez les 3-5 salariés et 12 % chez les 50 salariés et plus).
16 % ont un poste vacant.
♦ Une situation financière perçue plus favorable
27 % déclarent que leur entreprise rencontre des difficultés financières, contre 39 % en juin et 44 % en mars 2023. Seuls 13 % parlent de difficultés financières très voire assez importantes, contre 18 % en juin et 22 % en mars.Les difficultés financières concerneraient 18 % des dirigeants d’entreprise du secteur de l’industrie, 17 % de ceux des services aux entreprises 15 % de ceux des services aux particuliers, vs 6 % la construction et la santé.
Parmi les dirigeants qui rencontrent des difficultés financières « assez » voire « très » importantes, 33 % déclarent pouvoir être contraints de déposer le bilan ou de cesser leur activité (4,3 % des interrogés), alors que 43 % l’exprimaient en juin et 44 % en mars 2023 ; 14 % envisagent de cesser d’ici 6 mois, contre 21 % en juin et 17 % en mars.
L’impact négatif de la hausse des taux d’intérêt semble relativement limité : seuls 7 % déclarent en effet que leur entreprise a récemment renoncé à un emprunt en raison des taux d´intérêts actuels. Ce taux atteint 15% chez les 10 à 19 salariés.
Les enjeux
Les enjeux jugés importants : la transition écologique (64 %), la transition numérique et la digitalisation (55 %), la formation des collaborateurs (54 %), la RSE (52 %), l’inclusion et la diversité en entreprise (51 %), le recrutement et la fidélisation des collaborateurs (51 %), la surface des bureaux et leur aménagement (42 %). Le sondage ne reprend ensuite que quelques-uns de ces enjeux.♦ La transition écologique
- 64 % des TPE sont concernées ; l’enjeu « est jugé très important » pour 27 % des entreprises contre 17% pour qui il n’est « pas du tout important ». La prépondérance de cet enjeu croît selon la taille de l’entreprise, de 59 % auprès de celles de 0 salarié à 83 % auprès de celles de 10 à 19 salariés. Quant aux secteurs d’activité, le niveau d’importance s’étalant entre 51 % dans l’Industrie à 70 % dans les Service aux Entreprises et 71 % dans l’Hôtellerie.
- En tant que citoyen, 40 % estiment que la prise en compte des problématiques écologiques est un enjeu important pour les générations futures ; 32 % pensent l’enjeu urgent nécessitant des réformes immédiates des modes de production et de consommation vs 27 considérant l’mineur nécessitant uniquement des adaptations légères des modes de vie.
- Leur prise en compte entraine des surcoûts de production qui réduisent les marges (54 %), des contraintes administratives supplémentaires (54 %), et un risque pour la pérennisation de leurs activités (35 %), mais aussi des opportunités de développement (36 %).
- 64 % se disent prêts à mettre en place des solutions pour mieux maîtriser la consommation d’énergie dans leurs locaux, 49 % un partenariat avec une entreprise, une association ou une organisation publique pour le recyclage des matériaux utilisés, 41 % un changement de matériaux ou d’équipements pour la production, 34 % le recours à des véhicules professionnels hybrides ou électriques, 28 % un audit de l’impact environnemental de leurs activités.
Ils ont ressenti des pressions pour tenir compte des problématiques environnementales et écologiques de la part des fournisseurs (23 %), des clients (21 %), de la banque (13 %), de leurs salariés (13 %). Les dirigeants du commerce et de l’hôtellerie sont ceux qui rendent plus souvent compte de pressions de la part de leurs clients (respectivement 33 % et 25 % contre 21 % en moyenne). Ceux du BTP sont davantage sollicités par leurs fournisseurs. (29 % contre 23 % en moyenne). Enfin, les patrons des secteurs des services aux entreprises et aux particuliers sont ceux qui ressentent le plus de pressions de la part de leurs salariés (respectivement 14 % et 12 % contre 8 % en moyenne).
♦ La transition numérique et la digitalisation des activités
Elles représentent un enjeu important pour 55 % des TPE (dont 20 % « très important »).- 29 % des entreprises du BTP considèrent que cet enjeu est important, vs 47 % dans le secteur de l’Industrie, 52 % dans la Santé, 54% dans les Services aux Particuliers, 56 % dans l’Hôtellerie, 61 % dans les Services aux entreprises et 70 % dans le Commerce. Cependant, les scores sont assez homogènes selon les tailles d’entreprise. Pour 31 % cela présente davantage d’opportunités que de menaces (18 %).
- L’investissement dans ce domaine est jugé nécessaire (59 à 71 %) ; 52 % les ont déjà réalisés dans des équipements et outils de travail et 64% les estiment nécessaires pour les 5 ans à venir, 52 % au regard des produits ou services vendus par l’entreprise et 59 % pour les 5 ans à venir, 46 % au regard des compétences nécessaires (du dirigeant ou de ses salariés) et 53 % pour les 5 ans à venir.
- La transition numérique a entrainé au sein de leur secteur une augmentation de la concurrence par les prix (48 %), l’arrivée de nouveaux concurrents (46 %), un accroissement de l’innovation (44 %), un accroissement de l’innovation au sein de leur entreprise (42 %).
♦ Les enjeux de formation
54 % soulignent l’importance des enjeux de formation et 51 % ceux du recrutement et la fidélisation. Cet enjeu est reconnu de façon quasi unanime dans les structures de plus de 10 salariés avec des taux s’établissant à 95 % et 87 %.A un degré moindre, l’inclusion et la diversité sont jugées importantes pour 51 % des TPE dont 41 % celles comprenant moins de 10 salariés et 73 % celles en employant plus de 10.
52 % des interviewés déclarent que la RSE représente actuellement un enjeu important pour leur entreprise. On y retrouve les mêmes particularités socio-démographiques et par catégories d’entreprise que pour la transition écologique.
♦ L'intelligence artificielle
18 % des dirigeants de TPE déclarent avoir recours aux intelligences artificielles génératives, que ce soit dans le travail ou dans le cadre privé. Seuls 3 % y ont « souvent » recours contre 15 % « de temps en temps ». 6 % n’y ont pas recours mais l’envisagent tandis que l’immense majorité (76 %) n’y a pas recours et ne l’envisage pas pour le moment.L’outil séduit davantage les patrons des secteurs du Commerce (20 %), des Services aux Entreprises (23 %) et surtout de la Santé et Action Sociale (28 %).
Alors que 31 % les considèrent comme une opportunité pour leur entreprise (développement de l’activité, gain de temps…), 34 % les entrevoient comme une menace (disparition de certaines activités ou de métiers) ; 35 % ne les envisagent ni comme une opportunité ni comme une menace.
Pour en savoir davantage : "Baromètre des TPE- Vague 73", Ifop pour Fiducial, Septembre 2023
Méthodologie : échantillon de 1009 dirigeants de très petites entreprises (TPE) de 0 à 19 salariés, interrogé entre le 4 et 22 septembre. Les entreprises réalisant moins de 50 000€ de chiffres d’affaires à l’année n’ont pas été interrogées.
L’échantillon a été raisonné puis ramené à son poids réel lors du traitement sur les critères suivants : secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation.