Les entreprises dont les dirigeants ont 55 ans ou plus.
32 % des entreprise franciliennes (dont 70 % sans salarié, 24 % de 1 à 9 et 6 % au-delà) sont dirigées par un chef d’entreprise âgé de 55 ans ou plus, soit 453 000 entreprises de moins de 50 salariés (dont 321 000 sans salarié ; parmi ces deniers une majorité de microentrepreneurs).Les 55 ans et plus sont 46 % des 1-9 salariés et 49 % des 10-49 salariés, vs 28 % pour les sans salarié. La construction est l’activité qui regroupe le moins de chefs d’entreprise de 55 ans et plus (29 % vs 31 à 36 pour les autres activités). A l’inverse, l’industrie est celui où le % de chefs d’entreprise de 10-49 salariés est le plus faible (32,6 % vs 48,5 à 51 % pour les autres).
Environ 84 100 salariés en moyenne se trouveraient chaque année menacés par la disparition de leur entreprise et au global 841 086 salariés travaillent dans des entreprises de moins de 50 salariés dont le dirigeant à 55 ans ou plus. Les services comptent le plus de salariés susceptibles d’être concernés (516 586), loin devant le commerce (170 094), la construction (96 397) ou l’industrie (59 012). Noter que les 10-49 salariés regroupent 57 % des salariés concernés, pour 6 % des entreprises.
Dommage que les non-salariés n’aient pas été pris en compte dans le décompte de l’emploi dans lequel ils comptent aussi.
Le nombre de dossiers de cession est en recul : l’inflation conduit à des reports de transmission (marges réduites et coûts plus élevés pour l’acquéreur, recrutement difficile), un marché des cadres qui se porte bien et diminue le nombre de repreneurs de cadres expérimentés en reconversion cherchant à reprendre une entreprise.
On observe d’ailleurs moins de repreneurs personnes physiques et plus d’opérations de croissance externe d’entreprises cherchant à se développer.
Noter aussi que la cessation d’activité du dirigeant ne constitue pas la cause unique de cession des entreprises : le départ en retraite ou son anticipation est à l’origine de 58% des transmissions d’entreprises.
Une problématique de transmission qui diffère
Les entreprises dont le dirigeant décidera de cesser son activité ne seront pas toutes concernées par la transmission : certaines disparaîtront sans chercher de repreneur(s), notamment les entreprises dont l’activité est uniquement liée à la personne du dirigeant ; d’autres seront reprises par un membre de la famille ou un employé ; certaines entreprises ne seront pas cessibles car positionnées sur un marché qui se rétrécie, ou sur des activités qui connaissent d’importantes difficultés de recrutement, d’autres n’ont pas la capacité à générer un résultat suffisant pour rembourser la dette de reprise.Pour les 5 040 entreprises franciliennes de 50 salariés ou plus, la problématique de la transmission est différente. Leur transmission est généralement résolue avant ou, plus rarement, au moment de la cessation d’activité du dirigeant, soit par une succession en interne, soit par l’arrivée d’un chef d’entreprise extérieur, qui bien souvent possède une expérience en tant que dirigeant. Ces entreprises, lorsqu’elles affichent une bonne santé économique, sont convoitées par de nombreux candidats à la reprise. Rappelons qu’une bonne préparation à la transmission dure souvent entre 3 et 5 ans.
Il est communément admis qu’environ 70 % des transmissions d’entreprises se font sur le « marché caché » (celui sur lequel cédants et repreneurs se rencontrent sans que l’information que l’entreprise est à vendre ne soit rendue publique) et 30 % sur le « marché ouvert”. C’est le cas des transmissions familiales, des transmissions en interne (reprise par un salarié) et des transmissions pour lesquelles les deux parties se sont rencontrées via un réseau ou un contact commun ; les dirigeants d’entreprises privilégient le marché « caché » tant qu’ils le peuvent.
Une inadéquation entre offre et demande
Quelles sont les entreprises en cession potentielle ? Les entreprises susceptibles d’être cédées sont à l’image du parc d’entreprises : pour 71 % dans les services, pour 15 % dans les commerces, pour 10 % dans la construction et pour 4 % dans l’industrie. 79 % sont sans salarié (63 % dans l’industrie, 74 % dans les services).La plupart des repreneurs cherchent un autre profil d’entreprises : une entreprise de services en bonne santé, une entreprise ayant au minimum 10 salariés et réalisant plus d’1 million d’euros de chiffre d’affaires annuel, dont l’activité constitue une niche, alors que l’offre est celle de plus petites structures, exerçant dans des secteurs d’activité autres que ceux souhaités par les repreneurs.
La plupart des entreprises à reprendre recherchées par repreneurs représentent moins de 10 % des offres disponibles sur le marché ouvert.
Et sur le marché “ouvert”, les cédants sont 5 à 10 fois plus nombreux que les repreneurs potentiels.
C’est encore le fait du commerce :
- il existe plus de commerces à céder que de repreneurs potentiels, une tendance qui s’accentue au fil des ans, les repreneurs préférant se tourner vers la création d’un e-commerce,
- ce qui motive l’achat d’un commerce n’est pas souvent l’entreprise en elle-même (le fond), mais plus souvent l’emplacement de la boutique (les murs ou le bail).
Pour en savoir davantage : "Panorama 2023 de la cession-reprise d'entreprises en Île-de-France", Cocis transmission IdF N°13, décembre 2023
Source : le fichier consulaire francilien permet d’identifier l’âge des dirigeants y compris en société, leur activité et la taille de leur entreprise, observé fin octobre 2023. Ces chiffres ont ensuite été redressés grâce aux données présentes dans le fichier Sirène de l’Insee, daté du 31 décembre 2021.