Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Etude 
09 avr 2024

68 % des 15-64 ans sont en emploi en 2023

Un digest des données chiffrées sur l’emploi en 2023.
Sur l’année 2023, parmi les personnes de 15 à 64 ans vivant en France hors Mayotte, 68,4 % sont en emploi. Après 2 années de forte hausse (+1,2 point en 2021, +0,9 point en 2022), le taux d’emploi des 15-64 ans continue d’augmenter en 2023 mais plus modérément (+0,3 point). Il s’établit à son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975).

Le taux d’activité des 15-64 ans est de 73,9 %, soit 0,3 point de plus qu’en 2022. Celui des femmes est de 71,2 % vs 76,8 pour les hommes ; cet écart en défaveur des femmes était de 10,2 points en 2003 et de 22,0 points en 1983.

Les taux d’emploi par caractéristiques en 2023

  • Selon les âges : en forte hausse en 2021 (+3,5 points) puis 2022 (+2,4 points), notamment grâce à un essor marqué de l’alternance, le taux d’emploi des 15-24 ans ralentit très nettement en 2023 (+0,3 point) ; il atteint ainsi 35,2 % son plus haut niveau depuis 1990. Après 2 années d’augmentation, celui des 25-49 ans se stabilise à 82,6 %, son plus haut niveau depuis 2008, alors que celui des 50-64 ans augmente de +0,9 point et s’établit ainsi à 67 %, son plus haut niveau depuis 1975.
  • Selon le sexe : parmi les 15-64 ans, le taux d’emploi des femmes augmente un peu plus que celui des hommes (+0,4 point vs +0,2 point).
  • Les indépendants : 12,9 % des personnes occupant un emploi exercent en tant qu’indépendant qu’il s’agisse de non-salariés classiques, de microentrepreneurs ou de chefs d’entreprise salariés. Ce statut est plus répandu parmi les hommes (15,5 %) et les seniors (16,5 %). Leur proportion dans l’emploi se replie de 0,2 point (après +0,5 point en 2022), mais reste à un niveau élevé par rapport aux 20 dernières années.
  • En ce qui concerne le salariat, 73 % des personnes en emploi sont en CDI ou fonctionnaires (en hausse de 0,5 point sur un an) ; la part cumulée des emplois à durée limitée (CDD, intérim) recule de 0,4 point sur l’année à 9,8 %, retrouvant son niveau de 2021.
Les 15-24 ans en emploi occupent plus rarement que leurs aînés un CDI (42,1 %, contre 76,3 % des 25 ans ou plus) et sont plus souvent en CDD, notamment de courte durée, en intérim, en alternance ou en stage (28,9 % des 15-24 ans en emploi sont en alternance ou en stage).
  • Les emplois occupés sont de plus en plus qualifiés :
    • Les cadres représentent 22,4 % des personnes en emploi (+0,8 point de plus qu’en 2022) ; depuis 2019, la part des cadres dans l’emploi total dépasse celle des ouvriers qui diminue de nouveau légèrement en 2023 (-0,3 point, à 18,6 %), alors qu’au début des années 1980, les ouvriers étaient presque 4 fois plus nombreux que les cadres.
    • Les femmes occupent plus souvent que les hommes des postes d’employés (38,8 % contre 12,1 %), alors que les hommes sont plus fréquemment ouvriers (28,7 % contre 8,1). Elles exercent plus souvent des emplois peu qualifiés (46,3 % contre 31,3). La part de cadres reste plus élevée parmi les hommes que parmi les femmes (25,1 % contre 19,7).
    • Les 15-24 ans sont majoritairement employés ou ouvriers (64), alors que 8,5 % sont cadres.
Par ailleurs, les personnes en emploi sont de plus en plus diplômées : 46,4 % ont obtenu un diplôme du supérieur (bac+2 et au-delà), soit 4,9 points de plus qu’en 2018.



Différentes formes au regard du travail

Le télétravail

Après 2 années successives de nette hausse (+2,9 % en 2021, puis +2,2% en 2022), il augmente plus modérément en 2023 (+0,3 %), et reste légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (-0,3 point). En 2023, 18,8 % des salariés ont télétravaillé au moins un jour par semaine ; 37,7 % y ont recouru un jour par semaine (+6,6 points par rapport à 2022) et 38,3 % 2 jours (+0,4 point), alors que 24 % ont télétravaillé trois jours par semaine ou plus, contre 31 % un an plus tôt (-7points). 78 % sont satisfaits du nombre de jours hebdomadaires télétravaillés.

Le travail à temps partiel

En hausse de 2008 à 2014 (+2 points), Il se stabilise puis recule continûment depuis 2017, pour chiffrer 17,4 % en 2023 comme en 2022. 26,5 % des femmes travaillent ainsi vs 8,7 % des hommes.

Le sous-emploi recule

En 2023, 4,4 % des personnes sont en situation de sous-emploi, qui continue de reculer (-0,2 point par rapport à 2022 et -1,4 point par rapport à son niveau d’avant-crise sanitaire) ; Il atteint son plus bas niveau depuis 1992. Il concerne davantage les employés peu qualifiés (11,7 %), les jeunes (7,6 %) et les femmes (6,2 %).

Le chômage

Le chômage se stabilise à 7,3 % après 7 années de baisse et à son plus bas niveau depuis 1982 (7,1 %), 3 points sous son niveau de 2015. Cette moyenne annuelle masque des profils différents au cours des années 2022 et 2023 : en 2022, le taux de chômage a baissé tout au long de l’année pour atteindre 7,1 % en fin d’année, alors qu’en 2023, il a au contraire augmenté pour s’établir à 7,5 % en fin d’année.
En 2023, 1,8 % des personnes actives sont au chômage depuis au moins un an (0,2 point en-deçà de son niveau de 2022 et 0,5 point en-deçà de celui de 2021). Le chômage de longue durée concerne 24,5 % des chômeurs, mais 40,8 % parmi les chômeurs de 50 ans ou plus (contre 10,5 % parmi ceux de 15-24 ans et 24,5 % parmi les 25-49 ans).

Le halo autour du chômage augmente de 0,2 point

En 2023, 4,6 % des personnes de 15 à 64 ans appartiennent au halo autour du chômage : cette part, qui avait nettement augmenté en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire (+0,8 point), a ensuite reculé en 2021 (-0,7 point) et 2022 (-0,2 point), pour se redresser légèrement en 2023 (+0,2 point), si bien qu’elle retrouve presque son niveau de 2019 (+0,1 point).

En hausse de 0,8 point par rapport à 2022, la part de jeunes relevant du halo reste supérieure à son niveau d’avant-crise : 7,1% soit 1,3 point de plus qu’en 2019.

Les femmes relèvent plus souvent que les hommes du halo (5% contre 4,2%), alors qu’elles sont moins souvent qu’eux au chômage (part de 5,2% contre 5,8%).

Moins fréquemment dans le halo (3%), les seniors sont aussi les moins exposés au risque de chômage (3,7% pour les 50-64 vs 5,5% pour l’ensemble des personnes de 15 à 64 ans et jusqu’à 7,3% pour les 15-24 ans).
Au total, en cumulant chômage et halo autour du chômage, en 2023, 10,1% des 15-64 ans sont sans emploi et souhaitent travailler, soit 0,3 point de plus qu’en 2022. Cette proportion reste inférieure de 0,6 point à son niveau de 2019.



Pour en savoir davantage : "L'emploi augmente modérément, le chômage se stabilise après sept années de baisse" Insee, Première N°1987, mars 2024

Sources : l’enquête Emploi menée en continu. Chaque trimestre, en 2023, environ 90 000 personnes de 15 ans ou plus vivant en logement ordinaire (c’est-à-dire hors foyers, hôpitaux, prisons, etc.) ont répondu à l’enquête. Le niveau et la structure de l’emploi fournis par l’enquête Emploi peuvent différer de ceux obtenus à partir des sources administratives (Estimations d’emploi).

Définitions utilisées, celles du BIT. 4 définitions qui peuvent porter à confusion :
  • L’emploi au sens du BIT inclut les personnes ayant travaillé au moins une heure pendant une semaine donnée et les personnes ayant un emploi mais n’ayant pas travaillé pendant cette semaine-là pour un certain nombre de raisons (congés, arrêt maladie).
  • Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (personnes en emploi ou au chômage au sens du BIT) et l’ensemble de la population correspondante.
  • Le sous-emploi recouvre les personnes ayant un emploi à temps partiel qui souhaitent travailler plus d’heures et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi. Sont aussi incluses les personnes ayant involontairement travaillé moins que d’habitude, pour cause de chômage partiel par exemple, qu’elles travaillent à temps plein ou à temps partiel.
  • Le halo autour du chômage est composé de personnes sans emploi qui, soit recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, soit n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent mais souhaitent travailler, qu’elles soient disponibles ou non.
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




Sur le même thème