Qui assure cette responsabilité ?
Le “commerce de proximité” fait l’objet d’une délégation à un élu dans 93 % des communes ayant répondu à l’enquête. Les élus en charge du commerce de proximité ont des intitulés de délégation variés :- le commerce est parfois inclus dans le champ plus vaste du développement économique, de l’innovation, du numérique et de l’attractivité du territoire,
- le périmètre de la délégation inclut souvent l’artisanat et les marchés forains,
- dans quelques cas, la délégation comprend également l’urbanisme et la transformation du centre-ville.
Noter qu’1/3 environ des Conseils Municipaux comptent au moins un(e) commerçant(e) de proximité parmi ses membres élus.
Quels interlocuteurs sollicitent-elles pour traiter du commerce ?
♦ Les 2/3 des communes mettent en place des instances consultatives de la population dans le cadre de l’élaboration de politiques publiques. Alors que les artisans commerçants ne sont pas systématiquement associés à ces instances, les associations de commerçants sont un interlocuteur quasi systématique des communes sur ces questions. Toutefois ces associations sont absentes dans 1/4 des communes. Par ailleurs, leur action est jugée souvent insuffisamment efficace (note moyenne : 5.7 /10).♦ Les CCI sont par ailleurs les principaux partenaires des communes (81 %), suivis par les CMA (66 %), les organisations professionnelles (32 %) et d’autres interlocuteurs comme les plateformes d’initiative locale, les EPCI, les délégataires des marchés forains, des groupements d’entreprises locaux (23 %).
L’importance du commerce dans la politique municipale et sa concrétisation.
♦ Le commerce est une priorité de la municipalité dans plus de 90 % des cas (64 % tout à fait d’accord), 50 % pour les intercommunalités (17 % tout à fait d’accord). 85 % des communes ont créé un ou plusieurs postes de salarié en charge de ce secteur.81 % des communes sont engagées dans un projet de redynamisation du centre-ville depuis 2020 et 56 % dans un projet de territoire (44 % ont élaboré ou commencé un projet de territoire, 12 en projet). 62 % se font accompagner pour la mise en place de ce projet.
Noter que l’offre commerciale en proximité des gares est encore souvent limitée pour 57 %, pour 16 % dense et pour 29 % en développement. Pour 32 % le quartier de la gare a fait l’objet d’un projet d’aménagement pour développer l’offre commerciale ; il est en projet pour 33 %.
♦ Pour mener à bien ces actions, 35 % ont recours à de l’information statistique publique (fournie en premier lieu par l’intercommunalité, la région, le département, ou l’INSEE), 21 % font appel à des prestataires privés, notamment pour la réalisation de diagnostics territoriaux. Globalement, 56 % ont réalisé un diagnostic du commerce local dans les 5 dernières années et 14 % il y a plus de 5 ans.
Quel est le diagnostic sur leur commerce local ?
♦ Le diagnostic est le suivant :- 61 % considèrent que les besoins de la population sont couverts en matière de commerces et services de proximité,
- 73 % sont d’avis que le développement de la grande distribution n’a pas d’effet induit négatif certain sur le commerce et les services de proximité,
- 50 % pensent que le tissu du commerce et des entreprises de proximité est en bonne santé économique, mais 56 % considèrent que la crise sanitaire a nui à ces entreprises,
- Pour 33 % le commerce de proximité non-alimentaire se porte aussi bien que le commerce de proximité alimentaire. Mais pour 60 % la dynamique du commerce de proximité pourrait être accrue par l’implantation de commerces locomotives,
- La vacance préoccupe 24 % des communes et le vieillissement 33 %.
♦ Interrogés sur les principales contraintes et difficultés rencontrées par les commerces et services de proximité, 71 % mettent en avant le montant élevé du loyer et des charges. Cette contrainte paraît plus importante que les difficultés de stationnement (49 dont tout à fait 18).
Le développement des services au domicile paraît peu impactant sur ce tissu économique (15 %).
Quelles sont les interventions des communes en direction du commerce ?
♦ Les communes interviennent massivement (82 %) en conseil accompagnement ; 88 % les informent des dispositifs auxquels ils sont éligibles. 57 % subventionnent les associations de commerçants et 28 % des commerçants (réglementation restrictive).♦ L’immobilier d’entreprise est aussi un axe d’intervention important :
- 94 % accompagnent les entrepreneurs dans la recherche de locaux,
- 55 % leur louent des locaux (12 % l’envisagent), et 38 % en achètent pour les louer (19 % l’envisagent),
- 52 % ont recours au droit de préemption pour permettre une installation,
- 52 % ont mis en place une maison de santé (27 % l’envisagent),
- 30 % ont mis en place des boutiques éphémères (22 % l’envisagent).
- 54 % ont créé des places de stationnement pour les clients des commerces, 12 % l’envisagent,
- 44 % ont aménagé des zones piétonnes ((32 % des communes de moins de 10.000 habitants) et 25 % l’envisagent,
- 31 % ont mis en place des navettes (plutôt dans les communes de moins de 50.000 habitants).
♦ En matière d’animation économique, les principales actions mises en œuvre :
- L’organisation d’événements promotionnels locaux visant à attirer la population dans les centres-villes : festivals, foires, brocantes, événements culturels (91 % et 5 % en projet),
- L’encouragement à la coopération entre commerçants et artisans à travers des initiatives communes (82 % et en projet 9),
- La recherche de commerçant pour une installation sur le territoire de la commune (79 et 11), et leur accompagnement (77 et 2),
- L’organisation de formation et réunion d’information (63 et 17),
- La mise à disposition d’une salle pour les associations de commerçants dans le cadre de leurs activités (59 et 10),
- La distribution de bons d’achat à la population à utiliser auprès des commerçants (55 et 10),
- Le développement d’actions d’accompagnement en partenariat avec une chambre consulaire (46 et 10),
- Enfin en matière de communication, 75 % ont produit un annuaire des commerçants (en projet 13), 41 % (et 22 en projet) ont investi dans la communication et les outils numériques, que ce soit par la création d’une application ou l’accompagnement des artisans-commerçants à la communication numérique (formation, community manager).
Méthodologie : envoi d’un questionnaire électronique aux 370 communes franciliennes de plus de 5 000 habitants en octobre 2023 ; 107 réponses collectées fin décembre 2023, soit un taux de réponse de 29 %. Les taux de réponses des communes sont variables selon les départements ; de 10 % en Seine-St-Denis à 51 % en Hauts de Seine. 66 % appartiennent à un EPT et 34 % à la métropole du Grande Paris.
Un tiers des répondants sont élus au sein du Conseil Municipal (pour la moitié d’entre eux, en qualité d’adjoint(e) au Maire en charge du commerce) ; 62 % de ces élus exercent une activité professionnelle. Les autres 2/3 sont des agents communaux, en majorité “Managers du commerce ou du centre-ville”, directeurs/responsables du développement économique, du commerce et de l’artisanat, ou chargés de l’urbanisme commercial. Ils sont principalement employés dans les communes de plus de 10.000 habitants.