Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Conjoncture 
03 jun 2024

L’activité des entreprises de proximité recule de -1,1 % au 1er trimestre

Après une fin d’année 2023 morose (-0,9 %), l’activité a poursuivi son érosion et a même légèrement empiré au cours du 1er trimestre 2024.
Tous les secteurs représentés par l’Union des Entreprises de Proximité (U2P) sont concernés, y compris les professions libérales (-0,4 %) qui affichaient encore une progression de chiffre d’affaires fin 2023.
  • L’alimentation reste en zone négative (-1,9 %) mais redresse la barre progressivement,
  • La construction est en retrait de 1,5 % : les travaux d’entretien-rénovation passent dans le rouge alors qu’ils compensent habituellement la moindre activité en construction neuve,
  • Les HCR sont à peine moins impactés (-1,1 %),
  • Les activités artisanales de la fabrication et des services connaissent également un début d’année défavorable (-1 %), résultant de la baisse de chiffre d’affaires plus marquée des artisans des services (-2,1 %).
  • Par contre, les professions libérales du droit enregistrent une activité en hausse de 1,5 % alors que celles de la santé se contentent d’une progression de 0,6 % ; les professions des techniques et du cadre de vie accusent un recul de 2 %.
Les entreprises sans salarié sont les plus affectées, avec une contraction de 3,1 %, tandis que les entreprises de plus de 10 salariés parviennent à limiter la baisse (-0,1 %).

Source : enquête menée par l’Institut Xerfi pour le compte de l’U2P.

Et l’emploi dans ces entreprises de proximité ?

Une approche globale

Les effectifs salariés sont 3 624 608 fin du 4e trimestre 2023, soit – 5 444 salariés au cours de ce trimestre et -28 818 en évolution annuelle (-0,8 %), alors que l’effectif global a augmenté de 407 210 depuis le début de 2018. Noter que l’artisanat connait une baisse plus marquée avec -1,1 % en glissement annuel (- 21 713 emplois).

Les baisses les plus fortes en glissement annuel et en % sont localisées dans les agences immobilières (-10,1 %), la construction de bâtiments résidentiels (-3,5 %), les activités de santé humaine non réglementées (-3,1 %), la maçonnerie générale, couverture, étanchéification (-3 %).

Une approche par grands secteurs d’activité.

L’artisanat du BTP : c’est le secteur qui a perdu le plus d’emplois salariés (plus de 15 471 sur toute l’année 2023, soit un glissement annuel de -1.8 %), alors que 113 433 emplois nets avaient été créés depuis début 2018.

Le recul de l’emploi salarié concerne tous les secteurs, à l’exception des travaux de démolition, de terrassement, de forages et de sondages. Les secteurs de la construction des bâtiments et de la maçonnerie et couverture sont les plus touchés.

♦ L’artisanat de fabrication : le recul de l’emploi salarié s’intensifie pour le 5e trimestre consécutif. La baisse enregistrée (-1,8 % et -5 702 emplois en glissement annuel) est la plus importante depuis le 2e trimestre de 2015. Depuis début 2018, ce groupe d’activités a perdu 3 183 emplois. Le secteur de l’imprimerie est particulièrement impacté avec une diminution de 3,7 % des effectifs.

♦ Les professions libérales du droit sont en baisse de 1,5 % en glissement annuel avec -1 447 emplois, alors que la création nette depuis début 2018 avait été de + 1 537 emplois.

♦ Les professions libérales techniques et du cadre de vie, longtemps moteur de croissance de l’emploi, sont pourtant touchées par la décrue des emplois salariés depuis le second semestre 2023 (-1,5 % en glissement annuel et – 10 651 emplois), à comparer avec les 116 807 emplois créés depuis début 2018. Toutes les activités présentent un glissement annuel négatif, à l’exception des activités comptables et des activités de conseil et de soutien aux entreprises. Les agences immobilières sont particulièrement impactées, avec un recul des effectifs de 10,1 % par rapport à fin 2022.

♦ Artisanat et commerce de l’alimentation : l’emploi est globalement stable depuis un an (+0 % et + 142 postes en glissement annuel) à comparer avec +57 555 emplois depuis début 2018. 2 secteurs font toutefois exception : la boucherie, charcuterie et poissonnerie, où l’emploi fléchit ; les cavistes, épiciers, fromagers et primeurs, où la situation de l’emploi reste au contraire orientée à la hausse parmi avec un glissement annuel de 0,7 %.

♦ L’artisanat des services (+0,2 % et +853 postes en glissement annuel) à comparer à +57 435 emplois depuis le début 2018. Les services automobiles enregistrent une augmentation des effectifs de 2,3 % par rapport au dernier trimestre de 2022.

♦ L’hôtellerie et restauration (+0,3 % en glissement annuel et +1 771 emplois) à comparer avec +36 894 emplois depuis début 2018.

♦ Les professions libérales de santé
(hausse de 0,8 % sur le trimestre et de 0,7 % sur l’année avec + 1687 emplois) à comparer avec les +26 730 emplois depuis début 2018.
La bonne situation des professions libérales réglementées contraste avec celle des activités de santé humaine non réglementées où l’emploi baisse de 3.1 % en glissement trimestriel.

Pour en savoir davantage
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André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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