Une approche par grande catégorie socio-économique des indépendants non autoentrepreneurs
Si la moyenne des revenus chiffre 45 531€ en 2022, les libéraux (43 % des non-salariés classiques et en progression de 2,4 % au regard de 2021) affichent un revenu moyen de 65 796€ vs 30 326€ pour les artisans et commerçants (57 % des indépendants classiques et en progression de 1,5 %).Par ailleurs, les différences sont nettes selon l’âge du dirigeant : de 24 418€ pour les moins de 30 ans à 51 534€ pour les 50 ans et plus (mais en baisse pour les 60 ans et plus avec 44 858€).
Enfin les hommes font état d’un revenu supérieur aux femmes (49 547€ vs 38 957€), mais les données statistiques ne sont jamais calculées comme pour les salariés en EQPT, ce qui serait plus juste pour comparer.
Une approche par activités fines
Schématiquement, les plus hauts revenus appartiennent aux dirigeants inscrits dans des ordres ou des professions règlementées en santé, dans le droit, dans la finance et l’immobilier (entre 66 000 et 136 000€). Viennent ensuite les dirigeants ayant un niveau d’études supérieures habituellement élevé, professions de conseil notamment (entre 40 et 50 000€), puis les dirigeants en métier technique pointu ou/et ayant beaucoup investi (entre 30 000 et 40 000€), et enfin ceux inscrits dans des métiers plus faciles d’exercice, notamment de services aux personnes (entre 19 000 et 30 000€). 2 exceptions : ceux exerçant sur les marchés et ceux livrant à domicile (moins de 10 000€).Elles sont aussi fort présentes dans des activités où l’on sait leur présence habituelle comme nombre de commerce, d’activités médicales (dentistes, médecins), coiffure et soins du corps, activités de nettoyage, ventes sur les marchés.
Les revenus différent aussi selon que l’on est employeur ou non et selon le nombre de salarié
Les employeurs affichent en moyenne un revenu de 56 900€ vs 38 700€ les non employeurs. Mais le revenu pour les employeurs varie selon que l’on a peu de salarié (1 ou 2 salariés conduisant à un revenu entre 41 400€ et 51 700€) ou au moins 10 salariés (170 200€).Celui des libéraux employeurs est toujours nettement plus élevé que pour les artisans et commerçants (de l’ordre de 2 à 2,5 fois plus), alors que les artisans et commerçants ont 2 fois plus souvent des salariés.
Le revenu des autoentrepreneurs en 2022
Les recettes déclarées le sont directement à l’Urssaf qui encaissent alors les cotisations sociales directement calculées et versées par les autoentrepreneurs.Le revenu moyen annuel 2022 chiffre 7 449€ avec de grandes disparités : entre 10 à 16 000€ pour les professions de conseil, celles des activités financières et immobilières et du commerce de gros, de l’ordre de 10 000€ pour la construction, puis de 4 à 8 000€ pour les autres activités avec toujours le revenu le plus faible pour les livraisons à domicile (1 558€) et la vente sur les marchés (3 271€).
Mais pour une vision plus complète, il faut prendre en compte ceux qui ont d’autres revenus et n’exercent cette activité qu’en complémentarité d’une autre le plus souvent salariée : ainsi en est-il des activités livraison à domicile (taux de pluriactivité de 45 %), l’enseignement (44 %) la santé et les arts et spectacles (40 %), certaines professions de conseil (36-39 %), alors que ceux dans la construction ne sont que 9 à 16 % à déclarer une autre activité comme dans le secteur de l’hébergement (12 %, où l’on trouve une importante activité de gites/maison d’hôte).
Pour en savoir davantage : "En 2022, les revenus moyens des travailleurs indépendants marquent le pas après le rebond de 2021", Urssaf, Stat'Ur N° 381, mai 2024
Sources et méthodologie : ces données concernent l’ensemble des travailleurs indépendants relevant de la protection sociale des indépendants, et exclut les dirigeants de certaines sociétés (SA, SAS/SASU), mandataires sociaux ou gérants minoritaires de SARL, considérés comme assimilés salariés ; elles n’intègrent pas les exploitants agricoles, ni les marins et les artistes-auteurs.
Les revenus concernés sont ceux déclarés à la DGFIP (revenus nets), base de calcul pour les cotisations sociales pour les indépendants classiques ; Il n’est pas tenu compte des taxations d’office (revenus non déclarés), ni des revenus négatifs (déficits).
L’observation de la moyenne rend insuffisamment compte de la disparité des revenus ; la médiane en complément aurait permis de mieux approcher cette diversité.