Les immigrés : une approche globale
♦ Leur nombre
Ils sont 7,282 millions en 2023 (10,7 % de la population française), alors qu’ils étaient 4,222 millions en 1990 (7,3 % de la population Française). 812 00 (1,2 %) sont nés en France mais sont étrangers. 3,6 % ont acquis la nationalité française ; 1,664 million sont des Français nés à l’étranger (2,4 % de la population)Le profil des immigrés entrés en France en 2022 : la moitié sont des femmes. L’âge médian est de 27 ans.
34 % sont en emploi en 2023, 20 % étudiants ; 28 % sont inactifs et 18 % au chômage.
Une approche par pays
♦ Leur nombre
* Les immigrés venant d’Europe
En 2023, 2,4 millions d’immigrés, nés en Europe, vivent en France (32 % des immigrés), étant ainsi le 2e continent d’origine des immigrés vivant en France.Près des 3/4 de ces immigrés (1,7 million de personnes) sont originaires d’un pays de l’Union européenne. 25 % sont nés au Portugal, 22 % en Italie ou en Espagne. 14 % dans un autre pays faisant partie des quinze premiers membres de l’UE (hors Royaume-Uni), notamment en Belgique et en Allemagne, tandis que 13 % sont originaires de l’un des 13 pays ayant adhéré à l’UE plus récemment (Roumanie, Pologne…) ; 6 % viennent du Royaume-Uni et 20 % d’autres pays européens non-membres de l’UE comme l’Ukraine ou la Russie.
Les mouvements migratoires européens les plus anciens et nombreux depuis 1968 sont ceux de personnes originaires des trois pays d’Europe du Sud (Portugal, Italie et Espagne), dans le cadre d’une immigration de travail et de l’accueil de réfugiés politiques.
Le nombre d’immigrés originaires des 13 pays ayant intégré l’Union européenne le plus récemment a progressé de 65% entre 2006 et 2023. Le nombre d’immigrés originaires du Royaume-Uni a été multiplié par 8 entre 1968 (19 000) et 2023 (143 000) ; ils sont particulièrement âgés (la moitié ont plus de 60 ans contre 32 ans pour l’ensemble des immigrés européens)
* Les immigrés venant d’Afrique
En 2023, 3,5 millions d’immigrés nés en Afrique vivent en France (48 % des immigrés en France) ; l’Afrique est ainsi le premier continent d’origine des immigrés en France. Sur 100 immigrés africains, 60 sont nés au Maghreb ; la moitié des immigrés algériens vivant en France en 2023 sont arrivés en 2001 ou après.* Les immigrés venus d’Asie
Un million d’immigrés nés en Asie vivent en France (14 % des immigrés) ; 24 % viennent de Turquie, 18 % des pays d’Asie du Sud (principalement du Sri Lanka, d’Inde et du Pakistan), 16 % du Moyen-Orient (dont près des deux tiers du Liban et de Syrie), 15 % d’Asie du Sud Est (Vietnam, Cambodge, Laos), 12 % de Chine.Les mouvements migratoires asiatiques les plus anciens proviennent de Turquie et d’Asie du Sud Est. En 1968, 75 % des immigrés asiatiques vivant en France étaient nés dans une de ces deux régions du monde, contre 39 % en 2023.
Six immigrés asiatiques sur dix n’avaient aucune maîtrise de la langue française en arrivant en France. Malgré les progrès en langue française depuis leur arrivée en France, la maîtrise du français reste fragile : 26 % déclarent rencontrer des difficultés à demander un renseignement ou un service en français (33 % pour les immigrés présents en France depuis moins de dix ans, contre 20 % pour ceux arrivés depuis plus de 20 ans).
♦ Les raisons de leur venue en France
• Les immigrés venant d’Europe
Parmi les immigrés européens âgés de 18 à 59 ans vivant en France en 2019-2020 et arrivés à 16 ans ou plus (les 2/3 des immigrés européens âgés de 18 à 59 ans), 37 % déclarent avoir immigré pour trouver un travail ou améliorer leur situation professionnelle (65 % pour les Portugais). Viennent ensuite le motif familial (34 %) et les études (16 %). 24 % citent aussi la qualité de vie ou la volonté de découvrir un nouvel environnement culturel (notamment des retraités).Les 22 départements frontaliers de l’Hexagone regroupent 30 % des immigrés européens (appartenant souvent aux pays voisins), contre 17 % des autres immigrés ; 26 % des immigrés européens résident aussi en Ile-de-France.
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* Les immigrés d’Afrique
La raison de venue en France la plus souvent citée est le rapprochement familial (46 % dont 53 % pour le Maghreb) ; viennent ensuite les études (24 %), puis le travail (23 %).32 % des immigrés salariés de 18 à 59 ans estiment, en 2019-2020, que leur emploi actuel (ou leur dernier emploi en France s’ils sont sans emploi) est en-deçà de leurs compétences, contre 24 % des personnes non immigrées ; 26 % occupent actuellement en France (ou ont occupé dans leur dernier emploi en France s’ils sont sans emploi) un travail moins qualifié que le dernier emploi qu’ils occupaient avant de quitter leur région d’origine ; toutefois, 43 % occupent un emploi de la même CSP qu’avant la migration (29 % étaient cadres ou chefs d’entreprise vs 14 en France, alors que 41 % sont en France des ouvriers ou employés non qualifiés vs 23 % quand ils étaient dans leur pays). Le fait d’avoir un diplôme ne prémunit pas contre le risque de connaître une mobilité descendante : 36 % ont connu une mobilité descendante alors qu’ils sont diplômés du supérieur.
Pour en savoir davantage.
* Les immigrés venus d’Asie
25 % des immigrés âgés de 18 à 59, arrivés à l’âge de 16 ans ou plus disent avoir immigrés en France afin d’échapper à l’insécurité ou à des troubles politiques ; cette raison concerne également 46 % des immigrés d’Asie du Sud (en particulier ceux venus du Sri Lanka). Suivent le motif familial (43 %, 73 % venant de Turquie), celui des études (23 %, mais 50 % des Chinois), et enfin 14 % (8 % des immigrés sud-asiatiques, contre 25 % des immigrés chinois).Pour en savoir davantage.
Sources : 3 notes de l'Insee
* Le recensement de la population ; seules les personnes installées en France depuis douze mois ou plus ou qui comptent s’y installer pour douze mois ou plus sont prises en compte. Chaque recensement est issu du cumul de cinq enquêtes annuelles de recensement (EAR).
* L’enquête Trajectoires et Origines 2 (TeO2) sur la diversité des populations vivant en France, réalisée conjointement par l’Ined et l’Insee. Elle a vocation à répondre aux besoins publics de connaissance sur les processus d’intégration et sur les discriminations dans l’ensemble de la population. La collecte de l’enquête s’est déroulée en 2019 et 2020 auprès d’environ 27 000 personnes âgées de 18 à 59 ans et vivant dans un logement ordinaire en France métropolitaine.
Définition : un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. L’origine d’un immigré est déterminée par son pays de naissance. Certains immigrés ont pu devenir Français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s’il acquiert la nationalité française.