♦ La situation au 3e trimestre 2024.
Entre le 3e trimestre 2024 et 2023, le nombre de liquidation a progressé de 15,6 % vs 34,5 % pour les redressements, alors que comparées à 2019, les progressions ont été de 28 et 22 %, c’est à dire la montée en puissance des redressements.
♦ La situation pour les 9 premiers mois de 2024.
La progression des 9 premiers mois de 2024, comparés à 2023 est de 21 % pour l’ensemble, de 15,2 % pour les liquidations et de 39,3 % pour les redressements : les liquidations, selon le trimestre, ont chiffré entre 11,8 et 20 % et entre 34,4 et 44,6 % pour les redressements, manifestant que la hausse des redressements est le fait de chaque trimestre (notamment le 1er trimestre avec +44,6 %).Cependant, au regard de 2019 (année d’observation bien plus fiable que 2020 à 2022, période covid et post covid immédiate) la progression des liquidations et des redressements est proche avec un peu plus de liquidations (+28 % pour les 9 premiers mois, vs +22 % pour les redressements).
Les défaillances ont davantage progressé entre les 3e trimestres 2023 et 2024 au sein des 50 salariés et plus (+47 % vs en moyenne +20). Les redressements ont beaucoup augmenté au sein des 20 salariés et plus (+99 % pour les 20-49 salariés et +64 pour les 50 salariés et plus), alors qu’ils se situaient entre +22 et +36 % pour les autres tranches de taille. Les liquidations pour leur part, ont nettement moins progressé (entre +11 et +20 %).
♦ Les entreprises les plus jeunes (5 ans au plus) ont moins de défaillances.
Les défaillances ont beaucoup plus progressé en termes de redressement dans les entreprises de 6 à 15 ans d’ancienneté (+43 à +49 vs 30 à 35 pour les autres anciennetés).Les moins de 3 ans sont les entreprises qui ont le moins connu de défaillances (12,4 % dont 8,8 en liquidations et 32 en redressements).
♦ En termes d’activités fines : les activités immobilières (+43,6 %) et de transport (+36,7 %) sont les plus affectées (moyenne de +20 %).
Les activités aux entreprises individuelles et de très petites tailles affichent moins de défaillances : le BTP (22,7 %), le commerce de détail (11 %) - alors que conjoncturellement ils sont mis à mal - ; ajoutons, les HCR (16,3 %), les activités récréatives (17,4 %), la boulangerie-pâtisserie (0,4 %), les autres services aux particuliers (0 %). Ces entreprises ont nettement moins recours à ces procédures collectives jugées complexes et trop couteuses, ce qui ne signifie pas qu’elles n’échouent pas.Par ailleurs, les activités bousculées par la conjoncture actuelle sont plus souvent défaillantes : les activités immobilières (+43,6 %), les transports (entre 39 et 68 % selon l’activité), les activités financières (35,2 %).
Les services aux entreprises s’inscrivent dans la moyenne (entre 17,5 et 23,9 %).
Notez encore la forte hausse des commerces de gros (+40 %) et la progression plutôt faible des entreprises industrielles (+14,5 %).
♦ 2 régions affichent la hausse du taux de défaillance le plus élevé entre 2023 et 2024 : l’Ile-de-France (+32 %) et la Normandie (+30 %).
Pour éviter de m’en tenir à la seule évolution entre les 3e trimestres de 2023 et 2024, j’ai lissé l’observation des taux en m’attachant à prendre en compte les 9 premiers mois, ce qui rectifie l’analyse pour 5 ou 6 régions.4 régions s’inscrivent dans la moyenne de hausse des taux de défaillance (Bretagne, Paca, Nouvelle Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes entre 21 et 25 %), alors que 6 autres régions connaissent des hausses plus modérées.
Notez aussi la nette différence du % de liquidation entre Paca, la Corse et l’outre-mer (entre 49 et 60 % vs 69 en moyenne), moins enclines à la liquidation, alors que l’Ile-de-France est la région qui la pratique le plus (78,6 %).
Pour en savoir davantage : Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France au 3e trimestre 2024, Altares, octobre 2024
Méthodologie : Altares comptabilise l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance. Par ailleurs, Altares collecte ainsi près de 4 000 annonces non sirénées par an, via un traitement spécifique manuel, permettant d’affecter un numéro de siren sur plus de la moitié des annonces. Les autres sont chargées dans la base de données Altares mais ne sont pas retenues dans les statistiques de défaillances. La date de défaillance retenue est celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié dans un journal d’annonces légales ou au B.O.D.A.C.C.
Par ailleurs les tableaux, trop importants pour une lecture facile, seront disponibles sur le site du blog début novembre