Les données pour les années antérieures à 2024 proviennent d’autres enquêtes conduites par l’Ifop.
⇒ Les difficultés au démarrage d’une activité.
Au regard de la moyenne “en 1ere citation” :3 difficultés principales et fort différentes (entre 37 et 40 % toutes citations et entre 13 et 18 % en 1ere citation) :
- “Les démarches administratives pour créer l’entreprise” (40 % toutes citations dont 19 en 1ére citation),
– “Le fait de devoir rassembler un capital de départ suffisant” (38 dont 18),
– “Se faire connaitre auprès des clients” (37 dont 13).
Sont jugées moins importantes les difficultés :
- Relatives à la gestion de l’entreprise : la gestion des flux de trésorerie (22 dont 7), la recherche de rentabilité”, (16 dont 4), et l’impact des retards de paiements et des impayés” (16 dont 4),
- Relatives au chef d’entreprise : la nécessité d’être multi-casquette et d’avoir plusieurs compétences” (27 dont 7), mais aussi constat du manque de culture économique et/ou de compétences financières” (9 dont 3).
Et par ailleurs, les items qui ne requièrent que peu de réponses tout à fait d’accord sont : la préservation de l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle (20 dont 6), la surcharge de travail (21 dont 5), le manque de temps pour son cœur d’activité ” (16 dont 5), la gestion du stress”, (16 dont 4), la difficulté à anticiper les événements futurs” (11 dont 2), le sentiment de solitude” (7 dont 2), le regard des autres et le jugement de l’entourage” (3 dont 1)
Les difficultés au regard de la moyenne des chefs d’entreprise à la moyenne globale (toutes citations) :
2 items leur posent le plus problème : la recherche de rentabilité (26 % pour les chefs d'entreprise vs 16 les autres populations), le fait de se faire connaitre auprès des clients (43 vs 37). Noter qu’en moyenne globale la recherche de rentabilité est plutôt partagée (moins par les femmes). Ils précédent le manque de temps pour le cœur d’activité (19 vs 16), la gestion des flux de trésorerie (25 vs 22).
La plupart des autres difficultés suggérées dans le sondage sont proches de la moyenne (écarts de -1 à +1 point).
Néanmoins, 3 difficultés sont moins ressenties par les chefs d’entreprise : le fait de devoir rassembler un capital de départ suffisant (27 vs 38), un point d’étonnement, et encore l’impact des retards de paiements et des impayés (10 vs 16) et la surcharge de travail (18 vs 21).
Noter que la difficulté de réunir un capital suffisant est assez partagée par les salariés du privé, les moins de 35 ans, les hommes mais pas les femmes (42 % vs 33 pour les hommes).
Les écarts entre CSP+ et CSP – sont aussi intéressants : les CSP+ s’inquiètent de la rentabilité et du manque de temps pour leur cœur d’activité, alors que les CSP- se préoccupent plutôt de devoir trouver des clients et des flux de trésorerie.
⇒ Les freins :
Au regard des réponses “tout à fait” :5 types différents de freins pour démarrer une entreprise sont exprimés comme tout à fait importants par les répondants (entre 30 et 44 %) ; ils concernent essentiellement le coût et le risque financier :
– Les taxes, impôts et cotisations (85 % les jugent importants dont 44 % très importants),
– La crainte d’engager son patrimoine personnel en tant que responsable de l’entreprise (79 dont 40),
– La crainte d’échouer et ses conséquences (financières, absence de revenus) 79 dont 40,
– L’instabilité financière/l’imprévisibilité des revenus (82 dont 35),
– Le risque de ne pas avoir droit aux allocations chômage en cas d’échec (68 dont 30).
Il pourrait être ajouté le poids du coût de l’immobilier pour établir des locaux professionnels (71 dont 28).
Ces freins concernent souvent les salariés du privé, les CSP- et les femmes et moins les chefs d’entreprise.
D’autres freins jugés sont moins importants :
– Ils concernent la gestion de l’entreprise : l’ampleur des tâches administratives (69 dont 29), les échecs pour causes externes à l’entreprise (crise sanitaire, crise énergétique, inflation…) 74 dont 26, les problématiques de ressources humaines (55 dont 18),
– Ou encore le vécu à venir du chef d’entreprise : la difficulté à souscrire un crédit immobilier (62 dont 24), la difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle (55 dont 22), l’isolement professionnel, l’absence de réseaux (56 dont 18), La charge de travail élevée (47 dont 18).
Les chefs d’entreprise se disent moins affectés par ces freins, pour partie aussi les moins de 35 ans, alors que les autres populations s’inscrivent dans la moyenne. Noter que les chefs d’entreprise, sont les plus inquiets au sujet des taxes et impôts, des tâches administratives et des difficultés à accéder à souscrire un crédit immobilier (c’est aussi le fait des moins de 35 ans et des CSP-). Pour les autres freins, ils sont moins inquiets que les autres populations, notamment pour l’isolement professionnel, la crainte de l’échec, celle de devoir engager son patrimoine personnel, ou la conciliation vie professionnelle/vie personnelle.
⇒ Les aides qu’ils souhaiteraient.
4 aides pourraient aider en 1er lieu : l’assurance de premiers débouchés (90 % d’accord dont 43 tout à fait d’accord), l’assurance d’avoir un capital de départ (89 dont 43), le fait de pouvoir assurer ses arrières en cas de retour à une activité salariée (89 dont 43), un soutien juridique et administratif (90 dont 42).Suivent moins importants les appuis pour gérer l’entreprise : l’accompagnement pour la comptabilité (84 dont 38), l’accompagnement pour la gestion RH (80 dont 33), une assistance pour la communication / le marketing (75 dont 28).
Et par ailleurs des appuis pour conseiller et favoriser le développement de l’entreprise : la mise en relation avec un réseau professionnel (83 dont 35), des fournitures et produits à prix négociés (81 dont 31) ; mais le moins important, alors que ces aides sont cruciales pour le développement : le fait d’avoir un ou des associés qui a / ont la même vision, de ne pas être seul et d’optimiser les chances de succès (71 dont 29), et le fait de pouvoir profiter du rayonnement d’une enseigne / entreprise reconnue (70 dont 27).
Quelles aides sont souhaitées par les chefs d’entreprise comparées aux autres populations ?
Les chefs d’entreprise, tout comme les CSP+, sont pour chaque type d’aide moins demandeurs, notamment des aides pour gérer leur entreprise, et le recours à des associés, à un réseau professionnel ou à une entreprise reconnue avec qui ils partageraient leur rayonnement.
Les salariés du privé sont davantage demandeurs de chaque type d’aide que les chefs d’entreprise ; en revanche, les moins de 35 ans et les hommes se situent dans la moyenne ; les femmes sont plus soucieuses d’un capital de départ et d’un possible retour au salariat et un peu moins ouvertes à l’appui d’un extérieur.
Pour en savoir davantage : "Les Français et la volonté d’entreprendre" Ifop pour Axtom, mai 2024.
Méthodologie : échantillon de 2701 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne entre le 02 et le 14 mai 2024. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Pour analyser les questions du sondage, je propose des tableaux comparatifs avec les différents items selon les grandes questions posées ; le classement des items se fait alors en déclinant les moyennes des réponses des chefs d’entreprise (artisan, commerçant, dirigeant, sans salarié), de la plus élevée au regard de la moyenne globale, à la moins élevée (et donc le plus souvent 3 sous-groupes : la moyenne chef d’entreprise est plus élevée que la moyenne globale, elle est proche, ou elle est inférieure). Pourquoi cette proposition ? Parce qu’elle permet de comparer le ressenti de pratiquants de l’entrepreneuriat (au sens chefs d’entreprise de très petite entreprise, au ressenti bien différent de patrons d’entreprise importante en taille) avec ceux d’éventuels postulants à la création d’entreprise. Par ailleurs les tableaux, trop importants pour une lecture facile, seront disponibles sur le site du blog début novembre.