⇒ Le contexte, les sujets qui préoccupent le plus les personnes interrogées :
Le pouvoir d’achat (en 1er 26 %, toutes citations 45, dont les CSP- 51 % toutes citations), devant la santé (18 et 33 %, les femmes 36), l’insécurité (12 et 26 %), l’environnement (12 et 23 %), l’immigration (10 et 21 %, les hommes 25), les inégalités sociales (6 et 15 %, les 18-24 ans 22), le terrorisme (5 et 11 %) et moins encore devant 3 items qui peuvent les toucher plus avant dans leur vie au quotidien : l’emploi (4 et 10 %, mais les 18-24 ans 25), le logement (4 et 8 %) et l’école (3 et 7 %).Selon 52 % leur pouvoir d’achat a diminué (59 % les retraités et 59 ceux en communes rurales) ; il est resté stable pour 35 % (+ 8 points depuis 2022) et en hausse pour 13 % (17 pour les CSP+ et pour les habitants d’agglo de 100 000 habitants et plus).
Pour y faire face, les réductions ont porté sur les dépenses énergétiques (69 % en hausse de 5 points, dont 56 sur les trajets en voiture) et de loisirs (66, dont 62 les sorties au restaurant, 56 les vacances) ; 44 % ont porté sur les achats du quotidien, de type (plats traiteurs, viande et charcuterie, pâtisseries et glaces, champagne et vins, entre 36 et 45 %) et nettement moins sur les produits de base (pâtes, riz, légumes et fruits frais, pain, huile, fromages, surgelés , conserves, entre 13 et 27 %).
⇒ Vers quels types de commerce se sont-ils dirigés au moins une fois par semaine ?
♦ Une moyenne ou grande surface sous enseigne (70 %, +5 points entre 2022 et 2024), nettement moins un commerce de proximité (49% en baisse de 2 points ; en 2024, 55 % les CSP+, les 65 ans et 54 ceux en agglo parisienne), 27 % un marché (32 en baisse de 2 points ; 31 les 65 ans et +, 31 ceux en agglo de + de 100 000 habitants et 30 les CSP+), 16 % vers internet (31, en baisse de 2 points ; les moins de 35 ans, 23 les CSP+ et 20 ceux en agglo de + de 100 000 habitants).La hausse entre 2022 et 2024 est ainsi favorable aux moyennes/grandes surfaces.
♦ Néanmoins, si l’on observe l’évolution au cours des 5 dernières années, les achats sur internet des courses alimentaires progressent (+8 points avec 20 % plus souvent qu’il y a 5 ans), alors qu’ils baissent dans les commerces de proximité (-3 points avec 19 % d’achat), sur les grandes et moyennes surfaces (-2 points avec 17 %) ; la baisse la plus importante concerne les marchés (-8 points avec 16 %). Globalement, la pratique n’a pas changé pour ces différents lieux d’achat (entre 59 et 68 %).
♦ Noter que ceux qui fréquentent une moyenne ou grande surface le font surtout 1 à 2 fois par semaine (55 % vs 28 pour ceux qui fréquentent les commerces de proximité ou 20 les marchés). Cependant, ceux qui fréquentent les commerces de proximité y vont plus souvent (au moins 2 à 4 fois par semaine 21 % vs 15 pour les moyennes et grandes surfaces.
⇒ La fréquence d’achat au sein des commerces de proximité varie beaucoup selon la fréquence des consommations des produits :
♦ Pour 56 %, leur fréquence d’achat n’a pas changé, alors que 29 % vont moins souvent dans des commerces de proximité (les CSP- et les 55-64 ans 34 %) ; 15 % y vont plus souvent (31 % les 18-24 ans, 19 % les CSP+, voire 17 % ceux en agglo de plus de 100 000 habitants).♦ Les achats dans le commerce de proximité sont peu fréquents chez les cavistes et brasseurs, les foodtrucks, les glaciers et les fromagers. En revanche, les boulangeries sont 58 % à connaitre des achats au moins une fois par semaine (dont 34 % au moins 3 ou 4 fois par semaine) vs les restaurateurs 59 % au moins une fois dans le mois (dont 12 % au moins une fois la semaine). Certains produits sont surtout achetés une ou plusieurs fois dans le mois (entre 29 et 38 %) : on peut citer les primeurs, les bouchers et charcutiers, les poissonniers, l’épicerie, le groupe pâtisserie, chocolaterie, glaces.
♦ Les CSP+ et les moins de 35 ans sont en définitive ceux qui ont une fréquence d’achat plus marquée pour les commerces de proximité : pour les CSP+, il s’agit des commerces de boulangerie, de pâtisserie, d’épicerie et de fromage et pour les moins de 35 ans les mêmes commerces en ajoutant les boucheries et charcuteries.
♦ Noter que la hausse de fréquentation entre 2018 et 2022 pour ceux qui y vont au moins une fois la semaine est plus sensible pour les bouchers (24 % en 2024 vs 18 en 2018), les pâtissiers (21 vs 16), les épiciers (18 vs 13), les fromagers (16 vs 11), alors qu’il y a une baisse pour les boulangeries (58 vs 62) et les restaurants (12 vs 17).
♦ Globalement (61-86 %), beaucoup disposent de commerces de proximité près de chez eux ; 72 % souhaitent même en avoir davantage près de chez eux.
Ce qui semble le plus manquer en commerce de proximité (30-51 %) concerne les produits de boulangerie, primeur, boucherie (41-51 %), moins ceux de formage, poisson, charcuterie, restauration, épicerie, pâtisserie (30-35 %).
♦ Noter l’importance grandissante pour 47 % (vs 32 en 2018) des avis et notes donnés aux commerces de proximité spécialisés sur internet/réseaux sociaux (ce sont les moins de 35 ans 68 %, les actifs 57, ceux en agglo de 100 000 habitants, 51) ; 48 % n’y prêtent pas attention (les retraités 74, les 50 ans et plus 67, et ceux en communes rurales 53).
⇒ 2 exigences clés pour le consommateur en commerce de proximité : la qualité et le prix.
♦ Les Français sont surtout attentifs à la qualité (69 % essentiel et 24 % important mais pas prioritaire), au rapport qualité/prix (67 et 26) et au prix (62 et 30).Les autres items sont jugés moins importants en dominante :
*En ce qui concerne les produits : leur origine et traçabilité (42 % et 40), la diversité et le choix des produits (40 et 47), la composition et les apports nutritionnels des produits (34 et 41), les labels et appellations (24 et 46), la possibilité d’avoir du « fait maison » / fait sur place (23 et 42), leur marque (20 et 47), leur conditionnement en emballage (19 et 44).
*En ce qui concerne le commerce : la facilité d’accès du commerce (38 et 45), l’accueil et l’amabilité du personnel (30 et 49), les horaires d’ouverture (22 et 47), sa réputation (22 et 46), la capacité de conseil du commerçant (15 et 42), le charme / l’authenticité du commerce (13 et 38) ; et encore moins important : la possibilité de commander en ligne (12 et 22) et la possibilité de se faire livrer (10 et 20).
On constate peu de variation entre 2018, 2020, 2022 et 2024.
♦ À propos de l’attention portée à l’origine des produits :
-Un 1er groupe mobilise très largement cette attention : la viande, les fruits et légumes (74-79 %),
-Un second est dans une approche moyenne (entre 52 et 60 %) : en ordre décroissant, fromage et produits laitiers, poissons et produits de la mer, œufs et la charcuterie,
-Un 3éme groupe (entre 13 et 30 %) : en ordre décroissant, produits traiteurs, vin, céréales, gâteaux, chocolat, glaces, bière.
♦ À propos du fait maison : pour 40 % c’est prioritaire (44 les CSP+ et 43 les femmes) vs important et prioritaire (50) et secondaire (10 dont ouvriers 22).
L’indication « fait maison » rend compte du savoir-faire du commerçant (51 % dont 28 en 1ére citation ; davantage les 50 ans et plus, 56-60) ; ils estiment que le produit est meilleur (56 dont 25 ; les CSP- avec 56, ceux de l’agglo parisienne 55) ; et encore parce que c’est plus sain (44 dont 22 ; 48les moins de 35 ans et 47 les femmes).
Il est intéressant de remarquer que la raison du choix du “fait maison” diverge selon les plus de 50 ans (produits frais et savoir-faire du commerçant), les moins de 35 ans (produits sains) et les CSP- (“c’est meilleur”).
La mention « fait maison » pourrait être davantage encadrée par la loi. Si tel était le cas 28 % n’iraient plus chez le commerçant dont le produit n’est plus reconnu fait maison, alors que 52 % l’envisageraient (notamment pour ce qui est de la boulangerie, la pâtisserie et la restauration).
♦ 67 % (dont 13 % régulièrement) font leurs achats alimentaires en circuit court (ceux en communes rurales, 75 %, les CSP+,73, les moins de 35 ans, 72).
Les produits les plus recherchés sont d’abord les légumes 69 % et les fruits (57), puis les œufs, le viande, le fromage (36-43), moins les autres produits (11-19).
Ceux qui achètent en circuit court sont plus souvent des CSP+ et des moins de 35 ans (pour le poisson, les gâteaux et les céréales), des retraités (pour la fraÎcheur des légumes, fruits et œufs) et des hommes (pour le vin et la bière).
33 % n’achètent pas en circuit court, surtout ceux en agglo parisienne (44).
⇒ L’image des commerces alimentaires de proximité reste excellente et parfaitement stable (88 % bonne dont très bonne 22).
♦ Selon les activités : si toutes ont une appréciation favorable (56 à 87 %), il est plus intéressant d’observer ceux qui ont une très bonne appréciation : sans surprise c’est la boulangerie (35 %), puis les activités qui correspondent à une fréquentation plus assidue (entre 21 et 28 %), telles la pâtisserie, le fromager, la boucherie, les primeurs, alors que les produits moins sollicités tels les glaces, les bières, les vins, les produits d’épicerie ; exception faite des restaurants connaissant plutôt une bonne fréquentation, mais une très bonne image modérée (17 %).♦ Ce sont les 50 ans et plus dont les retraités qui ont le plus souvent une bonne image pour les activités boulangerie, primeurs, boucherie, fromage, poisson) et par ailleurs les CSP+ (glacier, chocolatier, fromager, restauration) et les moins de 25 ans (foodtruck, brasseur, glacier).
♦ Les mots, les idées qui viennent spontanément à l’esprit quand on pense à commerce alimentaire de proximité : 36 % qualité, 16 % proximité/accessibilité ; 13 % type de produit (dont produits locaux), 12 % ambiance/accueil, 11 % type de commerce (dont grandes surfaces), et en négatif les prix trop élevés (15 %).
♦ Cette même question est posée ensuite en sollicitant une réponse à des items prédéterminés : les valeurs pour décrire ce type de commerce oscillent entre 69 et 87 % et sans grand changement depuis 2018 ; comme précédemment, la réponse tout à fait (entre 19 et 35 %) propose par ordre décroissant :
-Entre 28 et 35 %, la qualité, la taille humaine, la fraîcheur, le savoir-faire, la convivialité, le conseil, la confiance, le plaisir, la disponibilité,
-Entre 19 et 24 %, le dynamisme, le fait maison, l’excellence, la traçabilité, le choix, la créativité et l’éco-responsabilité ; pour ces 5 derniers items, il est constaté une nette progression depuis 2018.
♦ Interrogés sur les apports des commerces de proximité à la collectivité, les réponses sont favorables (entre 73 et 84 %, dont tout à fait entre 24 et 37 %), hors 2 propositions : le bon rapport qualité/prix (62 dont tout à fait 16) et la visibilité sur internet et les réseaux sociaux (41 dont tout à fait 10).
3 items sont en position un peu moins favorable depuis 2018 : la dynamisation des centres-villes et bourgs (84 en 2024 vs 90 en 2018), la création de lien social (83 vs 87) et la participation à l’aménagement du territoire (79 vs 82).
Alors que 4 items sont en position plus favorable : le fait du bon rapport qualité/prix (62 vs 51), celui d’y trouver des produits de qualité qu’on ne trouve pas ailleurs (78 vs 70), la facilité d’accès (75 vs 73) et la création d’emploi (73 vs 71).
Pour en savoir davantage : "Les Français et les commerces de proximité", CGAD, CSA, août 2024
Méthodologie : échantillon national représentatif de 2 518 Français âgés de 18 ans et plus, interrogé via un questionnaire auto-administré en ligne entre le 24 juillet et le 21 août. La représentativité est assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de CSP, de région et de taille d’agglomération.