⇒ En ce qui concerne l’activité
En juin 2025
– En juin, l’activité dans l’industrie rebondit nettement et dépasse les anticipations des chefs d’entreprise recueillies le mois dernier. Après un mois de mai marqué par les congés et fermetures liés au positionnement des jours fériés, elle repart à la hausse dans la quasi-totalité des secteurs.Le taux d’utilisation des capacités de production est quasi stable, à 74,9 % en juin (vs 74,8 % en mai), sensiblement en deçà de sa moyenne de long terme (77,2 %). Les stocks de produits finis sont quasi stables, à des niveaux jugés élevés.
– Dans les services marchands, l’activité repart à la hausse à un rythme plus soutenu que ce qu’anticipaient les chefs d’entreprise le mois dernier. Ce redressement provient plus particulièrement du secteur du transport et de l’entreposage ainsi que du travail temporaire, qui bénéficient d’un effet de rattrapage des congés et fermetures de mai. L’activité se renforce dans les activités juridiques et comptables et les HCR, ce dernier ayant bénéficié d’une météo favorable ; en revanche, elle fléchit dans la restauration (l’épisode caniculaire a réduit la fréquentation de la clientèle) et continue de reculer dans les activités de loisirs et de services à la personne.
– Dans le bâtiment, l’activité progresse en juin plus nettement qu’anticipé par les chefs d’entreprise en mai, tirée par le rebond dans le second œuvre tandis qu’elle évolue peu dans le gros œuvre.
La production de crédits à l’habitat (hors renégociations) a atteint 11,5 Mds € en mai (après 12,6 Mds € en avril), en hausse de 40 % sur un an (8,2 Mds € en mai 2024).
La baisse du taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits à l’habitat pour les opérations hors renégociations s’est poursuivie en mai, bien qu’à un rythme moindre qu’en avril (3,11 %, après 3,13 % en avril et 3,20 % en mars). Le crédit immobilier est désormais significativement moins cher en France qu’en moyenne dans la zone euro.
En juillet (estimation)
– Dans l’industrie, l’activité continuerait de progresser à un rythme moins soutenu qu’en juin, mais proche de sa moyenne de long terme. Les carnets de commandes restent jugés dégarnis (nettement au-dessous de leur moyenne de long terme) dans tous les secteurs. Les chefs d’entreprise font état d’un climat général d’attentisme chez les clients, notamment de la part des entreprises du luxe.– Dans les services marchands, l’activité resterait globalement haussière, mais avec une grande hétérogénéité entre sous-secteurs. Ainsi, elle progresserait sensiblement dans les activités de loisirs et services à la personne, et la plupart des services aux entreprises (dans le nettoyage, l’informatique, l’ingénierie, les activités juridiques et comptables. Elle serait relativement inchangée dans le travail temporaire.
– Enfin, dans le bâtiment, l’activité se replierait dans le gros œuvre et progresserait à un rythme plus modéré dans le second œuvre. Dans le bâtiment, le jugement sur les carnets de commandes est stable dans le second œuvre et cesse de se redresser dans le gros œuvre, malgré le léger frémissement de la demande de maisons individuelles. Les chefs d’entreprise mentionnent l’annulation de commandes publiques et l’atonie du marché du logement collectif, en particulier privé.
⇒ En matière de trésorerie
– Le solde d’opinion dans l’industrie reste légèrement négatif. Il reste inférieur à sa moyenne de long terme dans tous les secteurs industriels.Les chefs d’entreprise mettent en avant, notamment, des niveaux de stocks trop élevés ou des délais de paiement par les clients qui tendent à augmenter.
– Dans les services marchands, le solde d’opinion sur la situation de trésorerie augmente très légèrement ; il est toutefois jugé dégradé dans les HCR et la réparation automobile et plusieurs services aux entreprises, notamment la publicité, la programmation et le conseil de gestion.
⇒ Approvisionnement et recrutement
– En juin, les difficultés d’approvisionnement sont stables par rapport au mois précédent (8% des entreprises les mentionnent). Dans l’industrie, les prix des matières premières sont jugés en légère hausse par les chefs d’entreprise,Les difficultés d’approvisionnement dans le bâtiment restent rares (4 %).
– Concernant les prix de vente, 7 % déclarent avoir augmenté leurs prix, un niveau proche de celui des mois de juin de la période pré-Covid. À l’inverse, 3 % déclarent avoir baissé leurs prix de vente.
Dans le bâtiment, 2 % indiquent une hausse des prix de leurs devis, alors que 15 % (8 % en juin 2024) mentionnent avoir baissé leurs tarifs.
Dans les services, 6 % déclarent une hausse de leurs prix ; elles concernent principalement les HCR, alors que 4 % indiquent une baisse de leurs prix.
L’impact des hausses des droits de douane américains sur l’activité des entreprises : 6 % des entreprises interrogées (en poids dans la valeur ajoutée) se déclarent impactées par un effet négatif sur leur volume d’activité, dont 8 % dans l’industrie, 6 % dans les services marchands et 1 % dans le bâtiment.
– 19 % font état de difficultés de recrutement, une proportion stable par rapport à mai. Elles restent les plus élevées dans le bâtiment et les plus basses dans l’industrie.
Pour en savoir davantage
" ENQUÊTE MENSUELLE DE CONJONCTURE", Banque de France, juillet 2025
Source : environ 8 500 entreprises ou établissements, appartenant au fichier Banque de France interrogés entre le 26 juin et le 3 juillet.