Un plafond de verre toujours présent
Réalisée à l’occasion des 80 ans du réseau Femmes Chefs d’Entreprise, l’étude confirme la persistance des inégalités dans l'accès aux postes à responsabilité. Seules 24 % des femmes encadrent une équipe, contre 37 % des hommes. La sous-représentation s'accentue en comité de direction : 10 % des femmes y siègent, contre 17 % des hommes. Un écart qui témoigne de freins structurels dans l'évolution de carrière.L'aversion au risque et son impact sur l’entrepreneuriat
L'étude révèle une différence marquée dans le rapport au risque professionnel. 27 % des femmes déclarent prendre régulièrement des risques, contre 35 % des hommes.Cette prudence se traduit dans l'entrepreneuriat : 20 % des femmes ont créé ou souhaitent créer une entreprise, contre 28 % des hommes. Un écart de 8 points qui illustre les barrières à l'entrée dans l'entrepreneuriat féminin.
Un zoom sur les femmes dirigeantes ou managers révèle qu’elles sont plus nombreuses à prendre des risques dans leur vie professionnelle (40 % vs 18 %) et à aimer prendre des risques au quotidien (40 % vs 29 %). Mais leur rapport au risque reste ambivalent : elles sont légèrement plus enclines à adopter une stratégie prudente que les autres femmes (44 % vs 40 %).
L'autocensure, frein majeur des carrières féminines
54 % des femmes reconnaissent avoir laissé passer une opportunité par manque de confiance en elles, contre seulement 25 % des hommes.Les plus jeunes sont particulièrement touchées : 61 % des femmes de 25-34 ans ont renoncé à une opportunité par manque de confiance. Les cadres et dirigeantes n'échappent pas au phénomène, puisque 49 % d'entre elles ont déjà été freinées par ce doute intérieur.
Selon l’étude, ce doute intérieur trouve ses racines dans l'éducation : 42 % des femmes estiment que la confiance en soi est davantage inculquée aux garçons qu'aux filles.
Le « glue work », charge invisible qui pèse sur les carrières
77 % des femmes sont davantage sollicitées pour des tâches peu valorisées (52 % des hommes), des missions invisibles qui accaparent du temps et génèrent peu de reconnaissance professionnelle (prise de notes, coordination etc.)L'impact est direct : 75 % des femmes estiment que cette charge freine leur progression de carrière. Le « glue work » agit comme un mécanisme silencieux de reproduction des inégalités, détournant les femmes des tâches valorisées et stratégiques.
Ces résultats éclairent les leviers d'action pour les entreprises : redistribution équitable des tâches, programmes de mentorat ciblés et sensibilisation aux biais inconscients dans les organisations.
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