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Etudes 
01 oct 2021

65 % des entrepreneurs sarthois rencontrent des difficultés à recruter

Une étude menée par Le Medef Sarthe et la Fondation d’entreprise MMA.
Depuis plusieurs années, les difficultés de recrutement dans le département de la Sarthe sont croissantes malgré un taux de chômage élevé. L’étude menée a pour but d’étudier les causes et d’y apporter des réponses adaptées.
Après la crise sanitaire que nous avons traversé la croissance économique est bien engagée depuis début 2021. Le gouvernement a annoncé qu’elle devrait se poursuivre en 2022 avec un PIB en hausse de 4 %. Dans la Sarthe, l’étude confirme cet entrain, avec 73 % des répondants qui ont l’intention d’embaucher et seulement 11 % qui ne savent pas. Parmi ceux qui comptent embaucher : 56 % ont l’intention d’embaucher entre 1 et 3 salariés, 19 % de 3 à 5, 16 % plus de 5 salariés.

L’étude nous indique que l’activité des entreprises se porte globalement bien. En effet, 24 % des entrepreneurs sont en forte croissance, 32 % en développement modéré, 26 % stable, 19 % en baisse d’activité (dont 5 % en difficulté économique).
L’enjeu des entreprises qui se développent est de trouver des compétences clés pour étoffer les équipes, renouveler les départs à la retraite ou encore anticiper les futurs départs afin de sécuriser les compétences rares ou d’expertise dont la perte pourrait mettre en danger l’entreprise.

Des difficultés de recrutement

L’étude révèle que seulement 28 % des entreprises trouvent plutôt facilement les compétences recherchées alors que 65 % rencontrent de plus en plus de difficultés.
Selon l’étude qualitative, trois niveaux de difficultés ont pu être observés :
  • Peu de difficulté, mais recruter est vu comme un acte qui n’est jamais anodin ; il y a toujours une crainte de faire un mauvais choix.
  • Difficulté selon les compétences, l’entreprise rencontre des difficultés pour certains postes dont les compétences sont rares ou qui exigent des niveaux de qualification spécifiques.
  • Difficulté globale due à la pénurie de candidat, pour tous les postes, il y a pénurie de candidats et ce depuis parfois plusieurs années. Il s’agit essentiellement de causes structurelles liées au secteur d’activité de l’entreprise.
L’étude quantitative indique que pour 84 % des interrogés, trouver des profils adaptés est le plus difficile (100 % les entreprises en difficulté) ; pour 54 % il est difficile d’attirer des candidats et pour 15 % de fidéliser son personnel, voire pour 10 % les former et les accompagner. Les entreprises de plus de 300 salariés semblent avoir davantage de difficultés à trouver des profils adaptés (100 %) et attirer suffisamment de candidats (75 %), en revanche peu de difficultés à former et accompagner leurs salariés ou les fidéliser.

Des exigences plus fortes

Au-delà des compétences, les difficultés de recrutement s’expliquent par un niveau d’exigence des candidats qui s’est accru. En effet, l’attachement à l’entreprise s’est amoindri, les salariés sont plus ouverts à saisir des opportunités de postes. Les conditions de travail prennent plus d’importance et font partie des critères de choix du poste : management, équilibre vie privée/pro, télétravail … Enfin, il y a une dualité plus marquée des profils au regard des compétences comportementales : il y aurait ceux qui répondent aux attentes en termes d’engagement, d’effort, de respect des règles et contraintes, de motivation intrinsèque… et ceux qui n’y répondent pas.

Des actions mises en œuvre pour faciliter l’acquisition de compétences

L’étude met en évidence des actions mises en place pour faciliter l’acquisition de compétences ou pour faire face aux besoins en personnel. Ces comportements démontrent qu’il n’y a pas qu’une approche pour faire face aux problématiques de compétences.

Le développement et l’accompagnement des salariés en interne (52 % mais 92 % chez les 300 salariés et plus vs 30 % chez les moins de 11 salariés), et 35 % pour ces mêmes salariés l’octroi d’avantages (avantages sociaux, conditions de travail, rémunération).
Le développement de la communication externe et de la marque employeur (47 % mais 73 % les 50-300 salariés), et 43 % le développement de la communication interne pour faire connaître les besoins en recrutement et faciliter la cooptation (83 % les plus de 300 salariés, 55 % les 50 à 300 vs 20 % les moins de 11 salariés).
L’assouplissement des critères de recrutement pour s’ouvrir à d’autres profils pour 44 %.
La sous-traitance ou l’appel à des prestataires extérieurs pour 31 % des répondants.
La mise en place de partenariats, d’action spécifiques en direction des jeunes (événement, partenariat…) pour 23 %. L’appel à l’alternance fonctionne pour 74 % des interrogés selon les besoins.
La sollicitation de dispositifs de financement liés à la formation professionnelle.
La mobilisation des réseaux métiers et d’acteurs du territoire : CCI, APEC, Le Mans développement…
Les prestations payantes liées au recrutement : cabinet de recrutement, agence de communication et de marque employeur …

Plusieurs entreprises n’ont jamais sollicité d’aide extérieure ou de dispositif de financement, les raisons évoquées étant leur méconnaissance, la difficulté à avoir une vision globale des aides potentielles, le manque de temps pour s’y intéresser ou encore la lourdeur administrative de leur fonctionnement.

L’analyse de l’étude par notre expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises est disponible ici.
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