Le taux d’emploi des 55-69 ans
– Entre 2018 et 2023, le taux d’activité des 55 59 ans a augmenté de 2,5 points (80,9 % en 2023) et s’est rapproché de celui des 50 54 ans (87,4 %) ; celui des 60 64 ans a crû de 6,2 points sur ces 5 années, et atteint 41,6 % en 2023, son plus haut niveau depuis 50 ans.– Entre 55 et 69 ans, en 2023, 43 % des personnes sont en emploi (4 % d’entre elles cumulant emploi et retraite) et 43 % sont à la retraite sans emploi, les 14 % restants, « ni en emploi ni à la retraite » (NER), sont soit au chômage (2 %), soit inactifs sans percevoir de retraite (11 %).
Ces situations sont cependant très hétérogènes et évoluent rapidement selon l'âge. En 2023, à 55 ans, 81 % sont en emploi, 4 % au chômage, et 14 % inactives sans être à la retraite. À 61 ans, le taux d’emploi diminue à 53 %, 24 % des personnes sont NER et 23 % sont à la retraite. À 69 ans, 91 % des personnes sont retraitées, 6 % sont en emploi (la majorité cumulant emploi et retraite), et 3 % sont NER.
– 87 % ont arrêté de travailler dès lors qu’elles ont commencé à percevoir leur retraite.
Une comparaison avec l’UE
– En 2023, le taux d’activité des 55 64 ans en France est de 61,7 %, inférieur d’environ 5 points à celui de l’Union européenne (67 %) et d’environ 15 points à celui de l’Allemagne (76,4 %).– Par ailleurs, en France, les rémunérations salariales des seniors sont en moyenne plus élevées que celles des générations plus jeunes, ce qui n’est pas toujours le cas dans les autres pays d’Europe.
Le salaire horaire régulier moyen (hors primes et indemnités non mensuelles) des salariés Français travaillant dans une entreprise de 10 salariés ou plus (hors administration publique) s’établit à 18,1€ ; ce salaire horaire croît avec l’âge : les salariés âgés de 50 ans ou plus perçoivent ainsi 20,7€ par heure, soit 15 % de plus que les salariés âgés de 30 à 49 ans (18€).
Dans les autres pays d’Europe, le salaire horaire moyen des salariés âgés de 50 ans ou plus n’est pas toujours supérieur à celui des salariés de 30 à 49 ans. Il est inférieur dans les pays Baltes, une partie des pays d’Europe centrale et au Royaume Uni. À l’inverse, il est supérieur à +10 % dans les pays du Sud de l’Europe, en France et en Belgique. Les pays d’Europe du Nord, la Suisse et l’Allemagne occupent une position intermédiaire.
Dans les pays où le salaire moyen est supérieur à partir de 50 ans, c’est surtout le cas pour les emplois qualifiés ; dans les pays du Sud de l’Europe, en France mais aussi en Irlande et en Autriche, cet écart salarial en faveur des plus âgés dépasse +24 % pour les emplois qualifiés (+27 % pour la France), alors qu’il n’excède pas +18 % pour les emplois peu qualifiés (+3 % pour la France) ; l’écart salarial est plus grand pour les hommes que pour les femmes.
À l’opposé, dans plusieurs pays d’Europe de l’Est où le salaire moyen à partir de 50 ans est inférieur à celui des 30 49 ans, l’écart salarial entre les deux groupes d’âge n’est pas très différent entre les emplois qualifiés et les emplois peu qualifiés.
En moyenne entre 55 et 61 ans, 21 % des seniors sont NER (ni en emploi, ni en retraite)
– 10 % le sont pour une raison de santé ou de handicap, 4 % des chômeurs qui cherchent activement un emploi mais n’en trouvent pas et 7 % pour d’autres raisons. Parmi ces 7 %, les raisons invoquées sont :- Le souhait de rester au foyer est alors la raison d’inactivité la plus citée (27 %), notamment par les femmes (36 % vs 6 pour les hommes), une fraction de ces dernières n’a d’ailleurs jamais travaillé, ou il y a longtemps,
- L'approche de la retraite (17 %),
- les contraintes personnelles ou familiales (16 %), plus les femmes (17 %) que les hommes (11 %).
- le fait d'être dans une situation transitoire (se mettre à son compte, être en reconversion, en formation, en attente de démarches, ou avoir déjà trouvé un emploi n’ayant pas encore commencé au moment de l’enquête) (12 %), les 3/4 étant inscrites à France Travail ; au bout d’un an, plus de la moitié des personnes seront en emploi ou en recherche d’emploi (plus le fait des hommes 22 % que des femmes 8 %).
Les retraités en emploi
♦ En 2023, 13 % des retraités continuent à travailler après la liquidation de leurs droits. Ils sont moins nombreux parmi les personnes peu ou pas diplômées (9 %) que parmi les diplômés de l’enseignement secondaire (12 %) et surtout supérieur (18 %).18 % des personnes qui ont liquidé leurs droits à la retraite à l’âge de 63 ans ou plus continuent plus souvent de travailler dans les six mois qui suivent, vs 33 % des indépendants (33 % les commerçants, 25 % les artisans, 23 % les agriculteurs ; pour une partie de ces indépendants, la retraite s’accompagne d’une vente de l’outil de travail, dont la réalisation n’est pas totalement prévisible et peut avoir lieu après le début de la perception de la pension de retraite). Plus encore, 42 % des professions libérales, continuent à travailler après la liquidation de leurs droits.
Parmi les salariés, 10 % continuent à travailler après la liquidation de leur retraite ; les cadres (12 %), vs les employés (12 %), notamment parmi les personnels de services directs aux particuliers (20 %), comme les personnels de ménage ou les assistants maternels (26 %) ; suivent les ouvriers (7 %).
Les femmes continuent moins souvent à travailler après la liquidation de leurs droits que les hommes (11 contre 15 %).
♦ Pourquoi la poursuite du travail ? 2 groupes principaux :
- 38 % le font par nécessité de percevoir un revenu complémentaire ; près des 2/3 sont des employés (30 %), des professions intermédiaires (18 %) ou des salariés ouvriers (16 %). Le motif provient des contraintes financières (23 % ont un emprunt immobilier en cours, 21 % sont locataires, 17 % ont encore un enfant à leur domicile).
– 36 % retirent de la satisfaction de leur travail, que ce soit parce qu’elles aiment travailler (21 %) ou pour le contact humain et la vie sociale (15 %). Les indépendants et les salariés cadres sont davantage représentés parmi ceux qui déclarent en retirer de la satisfaction (36 % et 22 %). 46 % sont diplômés du supérieur, contre 24 % de ceux qui continuent à travailler pour un motif financier ; ils ont plus souvent fini leurs études tardivement et pris leur retraite plus tardivement, à 63 ans ou plus (39 % contre 23).
– Enfin, 5 % des personnes continuent à travailler après la liquidation de leur retraite car leur conjointe ou conjoint travaille encore. C’est plus souvent le cas parmi les indépendants (8 %) et en particulier les agriculteurs. Cette motivation est plus fréquemment citée par les hommes (6 %) que par les femmes (2 %) ; ils sont en moyenne plus âgés que leur conjointe.
– Les autres motifs pour continuer à travailler après la liquidation sont le fait que l’emploi occupé était bien payé (2 %) ou une autre raison non spécifiée (19 %).
Pour en savoir davantage : "La situation des seniors sur le marché du travail en 2023", Insee Références "Emploi, chômage, revenus du travail", Édition 2024, août 2024
Source : le module complémentaire 2023 de l’enquête Emploi dédié à la retraite et à la participation au marché du travail, menée en continu sur l’ensemble des semaines de l’année, en France hors Mayotte, auprès des personnes de 15 ans ou plus vivant en logement ordinaire (c’est à dire hors foyers, hôpitaux, prisons, etc.). Chaque année, un module complémentaire, d’initiative européenne (Eurostat) est posé à un sous échantillon de l’enquête Emploi.